Y participer ou pas : voilà la question cardinale du moment. Comment se positionne le pouvoir et l’Union de l’Opposition ? Azali et s...
Y participer ou pas : voilà la question cardinale du moment. Comment se positionne le pouvoir et l’Union de l’Opposition ?
Azali et sa Mouvance Présidentielle font tout ce qu’ils peuvent pour que l’opposition n’y participe pas. Un double jeu permanent : on proclame la main sur le cœur l’ouverture, le rassemblement, la paix sociale, les intérêts du pays tandis que dans les faits on met en œuvre une stratégie brutale utilisant tous les ressorts de l’État pour s’imposer arbitrairement. Les moyens sont réunis pour des élections au forceps si besoin mais on attend et on espère des élections « transparentes » sans opposition.
En face l’opposition étale son inconsistance. Tenaillée par les ambitions démesurées de chaque chef de clan, elle arrive à peine à cacher ses divisions. Conseil National de Transition mené par Mouigni Baraka ou Union de l’Opposition patronné par Mamadou, allez savoir le pourquoi des deux entités ? La position semble en tout cas la même : on formule des conditions dont on sait qu’elles ne seront pas remplies pour justifier une « fuite en avant ». Comme d’habitude, elle va faire le jeu d’Azali.
Lors des assises comme lors du référendum constitutionnel, le pouvoir l’a conduit au boycott. Lors des présidentielles, l’attrait du fauteuil présidentiel était trop fort. Pas de boycott donc. Mais elle fut incapable d’aller aux élections unies, autour d’un candidat de rassemblement. Comment aurait-elle pu le faire, elle dont l’union ne repose sur aucune orientation. Azali fut ravi à souhait.
Aujourd’hui, elle prône encore le boycott. Ce que le pouvoir attend et espère pour organiser des élections « apaisées », etc. dont il sortira renforcé. L’illégitimité ! On pourra toujours la proclamer. On pourra toujours faire appel à la « communauté internationale ». Chacun sait que cela ne changera pas la situation.
Un soulèvement de la population ! Une chimère aventuriste. Sous ce prisme, la menace peut provenir du séparatisme qui peut trouver du grain à moudre avec l’appui de rapaces internationaux alléchés par l’odeur du pétrole et du gaz. Au final, aucune perspective, aucune ouverture contre le pouvoir autocratique d’Azali.
Il faut donc tenter d’ouvrir une brèche à l’occasion de ces élections
On ne peut pas, on ne doit pas laisser le pouvoir occuper seul l’espace politique et permettre à Azali de s’imposer à la tête de l’État ad vitam æternam.
Le combat démocratique culmine dans les élections, et cela quel que soit le contexte. Plus le pouvoir est oppressif, peu respectueux des lois, plus il est impérieux de s’engager pour les défendre durant les élections. Il faut mettre à profit l’espace qui s’ouvre pour dénoncer ce qui doit l’être, formuler des revendications, tracer des orientations et insuffler du courage aux citoyens. C’est un combat à armes inégales mais l’on ne doit pas partir battu d’avance.
Est-il possible que surgissent dans certaines circonscriptions, des candidatures indépendantes du pouvoir et de l’opposition, des candidatures susceptibles de rassembler et de constituer des alternatives crédibles aux candidats du pouvoir ? Les citoyens qui veulent le changement devraient au moins se poser la question, initier des dynamiques positives pour le présent mais aussi et peut-être surtout pour l’avenir.
Idriss (23/10/2019)
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