Au temps de Sambi, on s’en souvient... (Partie 1) Il nous est arrivé à un moment où nous nous sommes tous sentis pris au piège. Ces ...
Au temps de Sambi, on s’en souvient... (Partie 1)
Il nous est arrivé à un moment où nous nous sommes tous sentis pris au piège. Ces collaborateurs disent aujourd’hui (non sans crainte) quel malheur ce fut de devoir travailler avec lui, car ils ont fini par découvrir la face cachée de l’homme aux multiples nœuds, Ahmed Abdallah Sambi.
Nous allons ensemble nous remémorer l’épopée de cet homme de rite chiite, sur lequel personne n’aurait misé un franc, et qui a mené avec une poignée de ses disciples imams et arabisant, la pire gouvernance mafieuse que notre pays ait jamais connue.
Comment cet homme a réussi à lever des millions de dollars, placés par la suite dans différents comptes offshores du golf ?
A son apogée, ce fut le représentant du monde chiite dans l’océan dont le siège se situe historiquement à Madagascar. Grâce à cette notoriété, durant des années, le rite chiite s’investit à Anjouan où l’ayatollah Sambi a pu asseoir et faire grandir son pouvoir sur les âmes. Mais pour ce faire, ses amis d’Iran ont su l’accompagner financièrement à travers des investissements dans le domaine du matelas, la production de PVC, la production d’eau minérale et autres.
Cette progression lui a en effet permis d’établir son assise dans les milieux d’affaires et a surtout été un levier pour accompagner l’expansion du chiisme à Anjouan. Une véritable prouesse au vu de l’époque et de l’hostilité qui y régnait. Par la suite, pour convaincre les Comoriens à adhérer au rite / et au projet politique, le prédicateur s’appuie sur le coran et autre texte religieux pour faire passer ses messages de campagne. C’est donc par ce biais que notre homme s’est pleinement lancé dans l’arène politique.
Il n’était de secret pour personne, que la campagne électorale de Sambi était financée par le couple Qatar / Iran. Ainsi une fois arrivé au pouvoir, Sambi se trouvait pris en étau par ce même axe. Il n’était donc plus maître de ses choix, tel un pilote en mode « automatique ». À titre d’exemple, pour lancer la campagne de mobilisation de fonds pour son programme-cadre, ses « amis » lui organisent une conférence des bailleurs à Doha. Cette conférence de la honte avait comme objectif dissimulé d’ouvrir un boulevard à des mafieux, tout en vantant quelques ambitions, histoire de nourrir les Comoriens d’espoir. Mais comme l’histoire nous l’a par la suite démontré, il ne s’agissant là encore que poudre aux yeux.
Retour sur les affaires. Ou plutôt au blanchiment d’argent à ciel ouvert planifié par l’homme d’affaires franco-libanais Bachar Kiwan.
À la tête du réseau, son influence est sans mesure à tel point que même les ministres et les autorités administratives craignaient l’homme qui murmurait à l’oreille du Président et participait aux conseils des ministres. Souvent escorté par les 4/4 de la présidence, l’homme avait un accès libre à Beit Salam. Il fut notamment à l’origine de ces fameuses lois portant sur la citoyenneté économique, dont il a dû forcer la main au gouvernement de l’époque pour les faire passer à l’Assemblée nationale.
On se souvient de l’épisode du député Sidi, à lors président du groupe parlementaire du régime, lorsque celui-ci avait refusé (avant de se raviser et de ravaler la pilule) le vote de cette loi en l’assemblée plénière. On se souvient aussi de ces voyages au Kuwait organisés pour ces mêmes parlementaires, au cours desquelles chaque hôte recevait dans sa chambre d’hôtel une enveloppe contenant de l’argent, ou bien d’autres avantages en nature.
En bref, nous nous souvenons tous de la conférence de Doha, ou encore de l’adoption de la loi de la citoyenneté économique comme étant les exemples phares du passage en force de l’homme d’affaires libanais. Mais ce n’est pas tout. Le cartel avait besoin, pour couvrir ses opérations financières, d’une banque en bonne et due forme. On créa alors la Banque Fédérale des Comores (BFC) pour masquer toutes ces opérations « douteuses ». Aujourd'hui la pauvre banque se retrouve dépourvue de ses clients.
En parallèle de quoi, notre cher Bashar à mis en place un organe de presse du nom de Al-Balad (comme celui présent au Moyen-Orient... pareil). On se souvient que ce dernier se distribuait gratuitement, sans faire le moindre effort de vente. Quel altruisme ! Aller savoir pourquoi. Une tribune dirigée par Ali Mmadi actuellement dans le show du week-end à Marseille. Suivez mon regard ...
On se souvient aussi de ces panneaux publicitaires d’hôtels sur la corniche Beit-Salam qui n’ont jamais été construits. De même, on se souvient de la société HSS sous couvert de la fondation Fatma dont le rôle était de s’attaquer aux gros chantiers de l’État, notamment les infrastructures routières. Enfin, on se souvient du port de Moroni dont la gestion a été accordée à une société du circuit mafieux du nom d’Al Marwane.
Tous ces mouvements financiers étaient sous la surveillance de l’axe Iran / Qatar, pour un seul et unique but à savoir garantir à l’élu de la cause (Sambi) et à ces acolytes, la magne nécessaire pour asseoir les idées et le projet chiite en Union des Comores. Et au passage, s’en mettre plein des poches et tout cela bien sûr, pour le grand bien et le développement des Comoriens.
Par Amina Mliva
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