Jadis, ceux qui proposaient et disposaient nos présidents s’appelaient Bob Denard, Marqués ou Charles. Aujourd’hui, ils sont présidents d...
Jadis, ceux qui proposaient et disposaient nos présidents s’appelaient Bob Denard, Marqués ou Charles. Aujourd’hui, ils sont présidents de la République, juges d’instruction, procureurs, hauts magistrats à la cour suprême. Ils s’appellent Azali, Mohamed Abdou, Ali Yamane, Harmiya Kassim, Cheick Salim... etc.
Ils n’hésitent pas à affronter les grands noms de notre pays et à les emprisonner. Leurs victimes sont surtout politiciens, journalistes, écrivains, avocats ou simples employés :
Ils se nomment Sambi, Mamadou, Jaffar, Salami, Barwan, Nourdine Bourhan , Sast, Agoi, Ibrahim Mohamed Soulé, Dossard...
Il ne se passe pas un jour qu’une personnalité opposant au régime ne tombe pas sous la coupe de ces juges ou de la milice politique du gouvernement.
De la simple intimidation à l’interprétation sordide des lois par les juges de la cours suprême, on fait face à toutes les dérives les plus rocambolesques. Tous les jours on assiste à un piétinement du droit; un coup d’état qui se fomente par les magistrats du palais. Au nom de la loi les juges contournent la loi. Au nom du droit la cour suprême donne des leçons confuses de morales.
La terre entière a vu la candidature de Mamadou, invalidée par la cour suprême. Motif du rejet ; Une personne proche du candidat Mamadou aurait créé une société de vente de voiture de luxe et Mamadou a dissimulé cette information. Et personne n’a jamais entendu parler de cette entreprise ni aux Comores ni nul part ailleurs. Et pourtant cette société est l’objet du délit. Est-ce que il s’agit d’une société fictive ou réelle ?
Expliquez-nous, Monsieur les juges comment Elmaceli est entré en possession du dossier de Mamadou et d’Ibrahim Mohamed Soulé si ce n’est pas vous qui les lui avez filés. Oui vous avez préparé votre coup d’état. Vous avez éliminé les candidats majeurs dont les électeurs représentent plus de la moitié des votants
(Selon les scores de JUWA et UPDC aux dernières élections présidentielles de 2016)
Certes il n’y’a aucun doute, La candidature de Mamadou devrait être validée «au bénéfice du doute » car aucune preuve tangible de culpabilité, ou de responsabilité, ne peut être apportée. C’est une forfaiture. Un déni de justice, d’équité et de démocratie. La cour suprême a déjà annoncé les résultats des présidentielles prochaines. N’en parlons pas de la candidature d’Ibrahim Mohamed Soulé. Le sujet a été largement commenté. C’est aussi de la machination pure et simple.
L’ignominie toucha sa limite avec l’odieux rapt du pouvoir. L’auteur de ce coup d’état est bien sur le président Azali. Il en est sans doute le commanditaire et le bénéficiaire. Sur l’heure il réussit son coup par surprise. L’opposition a reçu un coup de Massue sur la tête. Elle est décapitée.
Maintenant le coup a réussi. Un boulevard électoral à quatre voies s’ouvre devant le candidat- président, Azali Assoumani.
Le seul problème à résoudre, est affaire de bonne police. Il consiste à disperser et à réduire à néant les rares adversaires qui voudraient manifester leurs mécontentements. Et si au contraire la résistance continue il faut briser l’opposition par le fer et le feu, de considérer comme ennemie toute velléité résistant au régime. C’est du Machiavélisme pur et simple : Il faut à tout prix garder le pouvoir en employant les moyens légaux et illégaux mais aussi en utilisant la ruse et la force. Le prince doit être en même temps lion et renard. En bon disciple du théoricien Italien, Azali a compris qu’il faut être craint qu’aimé. Il pratique la cruauté salutaire, celle qu’on utilise par coup afin d’étouffer l’adversaire.
Et les trois années de pouvoir Azaliste c’est une monarchie personnelle, un pachalik qu’il veut transformer en principauté à vie. Et c’est qui réellement Monsieur le président de notre pays? Il est Imam ? Guide spirituel ? Duce ? Führer ? RaÏs ?
Moi je qualifierais ce régime de dictature, Car, tout compte fait, c’est à cela qu’il ressemble le plus, une concentration du pouvoir personnel. Souvenons-nous de l’œuvre destructrice du droit pendant ces trois années du régime Azali et CRC.
Je voudrais apparaitre aimable en l’ appelant de royaume sans couronne, Sans ancêtres, sans palais mais fort heureusement avec ses valets de chambre, Ses courtisans, ses griots et ses Marabouts de Pemba et du monde entier.
Azali est un dictateur. En cela Il n’a plus un concurrent à sa taille tant que le peuple reste dans sa torpeur. Le dictateur a besoin de sa police, de sa justice, de son officine de propagande sinon il verra le peuple debout hurler sa liberté, bruler la cour suprême, la radio nationale, la Cni et tous les symboles du pouvoir totalitaire.
C’est là précisément que joue le rôle de l’opposition.
Sa mission est de préparer ce moment historique de notre jeune pays et de s'y préparer. A cette fin il importe qu'elle s'affirme sans accommodements. Il n'y a d'opposition qu'inconditionnelle dès lors qu’il s'agit de substituer un système de gouvernement à un autre.
Malheureusement, On se rend compte que l’opposition n’a pas préparé ce moment incontournable pour l’avenir de notre jeune nation et tout le monde est conscient de ce fait. Elle doit se solidariser avec le peuple, et comme un seul homme renverser ce pouvoir avilissant en assumant la responsabilité qui est la sienne. Une alternance politique s’impose et le « dégagisme » de l’ancien régime est plus qu’un devoir pour tous les acteurs de notre société.
Au régime vieillot qui s'applique à perpétuer une société agonisante, l’opposition peut évoquer la promesse féconde d'un monde nouveau où la loi, sage et hardie, fera du peuple son propre maître. Elle a de son côté la liberté et la justice. S'elle l'ose, le peuple comorien aura l'espérance et le développement effectif.
Mohamed Abdou R.
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