La séance plénière convoquée ce samedi au palais de Hamramba n'a pas eu lieu. Motif invoqué, l'indisponibilité du président de l...
La séance plénière convoquée ce samedi au palais de Hamramba n'a pas eu lieu. Motif invoqué, l'indisponibilité du président de l'Assemblée pour des raisons de santé. Un report qui en dit long sur la tension entre l'Executif et le Législatif autour de cette loi.
La presse évoque des pressions du gouvernement sur les députés. Des élus disent avoir été approchés par certaines autorités afin de monnayer leur vote à coups de millions de francs. La justice est mise à contribution pour déterrer de vieux dossiers accusant des proches des députés opposés au projet gouvernemental, pour les pousser à bout. Ces pratiques avérées ont permis au régime de s’allier quelques élus et de franchir le cap de la Commission des lois. Mais les choses se corsent au niveau de la session plénière où une majorité de députés continue de faire de la résistance pour sauver l'âme de leur institution.
Par médias publics interposés, le discours gouvernemental emprunte les voies de la division faisant croire à l’opinion que l’opposition fait obstruction contre la Constitution et pour bloquer le pays. Alors que la contestation de la majorité des députés cible l’arbitraire de l’Exécutif qui encore une fois, cherche à passer en force sur des domaines qui relèvent des LOIS ORGANIQUES.
Pas question donc pour la plupart des députés, de laisser le Chef de l’Etat légiférer par ordonnance, sur le Code électoral, la Cour Suprême et les modalités de l’élection présidentielle. Ce qui aboutirait à donner carte blanche au président Azali pour déterminer à sa guise l’organisation, le déroulement et le mode de validation d’une élection présidentielle anticipée sur la base de recommandations d'assises nationales controversées et non inclusives permettant une prolongation de 10 ans du mandat actuel.
Il y a quelques mois, pour faire élire le bureau de l’Assemblée nationale, l’Exécutif de l’Union avait réussi le tour de force de renverser l’arithmétique parlementaire en faisant intervenir les forces de l’ordre pour vider l’hémicycle des députés contestataires. L’ombre de ce scénario planait sur Hamramba, au fur et à mesure que les heures passaient sans que personne, ni les journalistes, ni le public qui s’était donné rendez-vous pour assister à la passe d’armes, ni les députés eux-mêmes, ne puissent expliquer le blocage empêchant la séance plénière de se tenir.
Une situation ubuesque qui démontre encore une fois, ce que le Collectif de la 3ème Voie dénonce depuis des mois en appelant au respect des lois consensuelles, de la bonne gouvernance et des règles démocratiques.
Fait à Moroni, le 24 novembre 2018
HabarizaComores.com (Habari Za Comores)| أخبار من جزر القمر
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