« Il n’y a pas de feu sans fumée »

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La mise en veilleuse des institutions judiciaire, parlementaire et de consultation, et l’utilisation des forces de l’ordre au profit de l...

La mise en veilleuse des institutions judiciaire, parlementaire et de consultation, et l’utilisation des forces de l’ordre au profit de l’exécutif national, sont, certes, des indices pour comprendre la situation qui prévaut aux Comores depuis des mois maintenant. 

Il y a un peu plus de deux ans notre patrie, les Comores, vit une série d’événements criminels et délictueux qui demandaient des enquêtes encadrées et une procédure stricte, pourtant aucune affaire n’a été ni instruite ni élucidée.

Il s’agit des incendies (trésor, CENI, banque de développement...), des clous, de la main coupée, des attentas et aujourd’hui « des insurgés ». Les arrestations et les emprisonnements sans cesse et les tapages des journalistes par certaines autorités au vu et au su de la soit disant justice, prouvent la centralisation de tous les pouvoirs aux mains d’une seule autorité. Ce qui sème de plus en plus le doute sur les milliers de questions que se posent les comoriens muselés et privés de tout.

Oui, notre pays va mal. Beaucoup le vivent mais ne l’acceptent pas encore ; ils ont pour cause, les dirigeants sont des amis, du même village ou de la même région (ou île) ou ils perçoivent de l’argent ou reçoivent quelques aides. D’autres sont promis des postes ou de se voir accorder quelques avantages tels que le paiement de leurs dettes, couvertures et non poursuites judiciaires.

A titre d’exemple, on comprend mal le dossier relatif à la citoyenneté économique. En effet, les personnes citées dans ce dossier, certaines sont détenues tandis que d’autres occupent des fonctions dans l’Etat et participent activement aux activités de la mouvance présidentielle dirigée par un représentant dont son parti politique n’a pas été reconnu par les autorités du régime.

Les derniers événements est une énigme. « Les forces de l’ordre ont encerclé Mutsamudu en particulier la médina et fermé toutes les frontières », pourtant les « insurgés » se sont volatilisés et « se sont rendus à la gendarmerie de Mayotte » a-t-il déclaré le ministre de l’intérieur français en réponse à une question posée par le député Kamardine s’adressant au ministre français de l’Europe et des affaires étrangères. Le ministre comorien multifonctions (fonctions de différentes institutions) disait « les insurgés venaient de Mayotte ». Ce n’est pas une première.

A chaque événement personne n’est présumée innocente mais des personnes sont immédiatement déclarées coupables. Par exemple, deux responsables du gouvernorat d’Anjouan sont déclarées coupables des derniers événements à Anjouan alors qu’ils se trouvaient l’un « en Inde » l’autre « en prison ». N’est-ce pas une dérive de la part de l’homme de l’intérieur comorien? N’est-ce pas là une preuve qui pourrait expliquer ce que les comoriens doutent sur les déclarations des autorités politiques, administratives et judiciaires du pays ? Je pense aux déclarations « oh, je les ai vus descendre de l’étage », « ils partaient du PAM » etc. Lorsque les clous étaient déversés sur la piste de l’aéroport de Mwali, ils ont été ramassés par des militaires.

Ce que devait être une scène de crime devenait une caserne, et les pièces à conviction ont perdu leur valeur scientifique du fait qu’ils ont été touchés par les militaires. Manque d’enquêteurs scientifiques ? Méconnaissance de la procédure ? Volonté pour entraver l’enquête ? Il est à rappeler ici que c’était la vie de notre président qui était en danger, mais aussi une insécurité de nos aéroports.

Le même scénario se répète aujourd’hui après l’insurrection à Anjouan. Les soit disant armes utilisées par les insurgés, sont touchées par des militaires. Qui bénéficie de cette méthode ? En droit pénal il n’y a pas de peines sans textes. Cela veut dire que le magistrat ou le juge sont tenus de respecter littéralement les textes. C’est-à-dire, certaines affaires pénales demandent des expertises particulières pour être élucidées.Essayons de nous poser les vraies questions qui pourraient résoudre l’énigme du dernier événement à Anjouan. 

Les militaires ont encerclé Mutsamudu et fermé les frontières du pays particulièrement Anjouan. Quand est-ce que a eu lieu cette action, avant ou après le départ des insurgés ? Si cela s’est passé avant l’arrivée des forces de l’ordre, pourquoi ce retard ? Si ça s’est passé après, ya-t-il eu défaillance des militaires, ou les insurgés ont été facilité pour partir ? Par qui ? Des éléments des forces de l’ordre ne seraient-ils pas les insurgés pour faire accuser le chef de l’exécutif de l’île d’Anjouan ? Aucune piste ne doit pas être écartée afin d’inculper les vrais hauteurs.

« Les insurgés se sont rendus à la gendarmerie de Mayotte ». Pourquoi des personnes qui n’ont pas été identifiées nulle part, se sont volontairement rendues? Sur un territoire où les autorités comoriennes n’ont aucun contrôle, elles pouvaient y rester sans s’inquiéter. Comment se fait-il que la gendarmerie de Mayotte a d’un coup été convaincue qu’il s’agissait des insurgés ? Même à la barre il est difficile pour la partie civile, la défense ou les témoins de convaincre les juges. Il leur faut des preuves irréfutables. La question de Mayotte serait-elle encore un taux de change contre le régime actuel ?

Lors des questions au gouvernement à l’assemblée nationale française, le député Kamardine s’adressait au ministre français de l’Europe et des affaires étrangères en lui posant une question relative à la question de Mayotte. C’était le ministre français de l’intérieur qui répondait au député les républicains en parlant des insurgés. Oui une partie de la question concernait l’intérieur mais aussi les relations entre les Comores et la France.

Pourquoi le ministre français de l’Europe et des affaires étrangères n’a pas souhaité répondre à kamardine ? Evitait-il de parler des négociations en cours entre la France et les Comores ? Le ministre de l’intérieur français insistait sur les insurgés à Mayotte. L’ancien colonisateur aurait-il un intérêt dans cette affaire des insurgés ? « La France n’a pas d’amis, elle a des intérêts ». 

Mohamed ISMAILA

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