Un mandat d'arrêt international vient d’être émis contre le désormais ancien vice-président Ahmed Saïd Djaffar pour attentat et compl...
Un mandat d'arrêt international vient d’être émis contre le désormais ancien vice-président Ahmed Saïd Djaffar pour attentat et complot contre l'autorité de l'Etat. Elu en 2016 sur le ticket du président Azali, il s'était retourné contre lui six semaines avant un référendum constitutionnel, l’accusant de préparer un régime dictatorial. La nouvelle Constitution, adoptée depuis, prévoyait la disparition des postes de vice-président.
Le mandat d'arrêt international a été émis vendredi à l'encontre de l'ancien vice-président, soit quatre jours après qu'il a quitté le pays. Même s'il est motivé sur le papier, ce document soulève bien des questions. Quels sont les éléments à charge ?
Rendu officiellement à la vie civile depuis le 28 août dernier, l'ancien vice-président Djaffar, parfaitement libre de ses mouvements, s'est envolé pour la Tanzanie lundi 3 septembre. Mais son frère figure parmi les cinq inculpés depuis un mois pour complot et attentat à la sûreté de l'Etat. S'agit-il ici de la même affaire ? Djaffar Ahmed Saïd se savait-il dans le viseur de la justice quand il a quitté le pays ?
Toutes les personnes ayant croisé sa route au moment de son départ ont été entendues par la police : deux agents de la police aux frontières, des agents du salon VIP de l'aéroport, un chef d'escale de la compagnie aérienne empruntée et même l'épouse apolitique de l'ex-homme d'Etat. Ces gardes à vue de 24 à 72 heures étaient-elles justifiées ? A ce moment-là il ne faisait pourtant l'objet d'aucun mandat ni de tout autre document indiquant des poursuites judiciaires ou même une assignation à résidence.
Il y a trois mois, le vice-président Djaffar se désolidarisait du régime en évoquant ses craintes de dérives du pouvoir. N'était-ce pas précisément ce dont il parlait ? ©RFI
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