La résistance à l'oppression est un droit légitime qui justifie le recours à tous moyens à la mesure de la dérive autoritaire. C...
La résistance à l'oppression est un droit légitime qui justifie le recours à tous moyens à la mesure de la dérive autoritaire.
Ceux qui essaient de justifier l'attitude du président Azali sont pour la plupart emmurés dans leur prise de position partisane ou subjective dans l'opposition entre le pouvoir et l'opposition qui personnellement ne m'intéresse pas, Ce qui me tient à cœur, c'est l'usage détourné que les tenants actuels du pouvoir font de nos droits et libertés dont nous leur avons confié la protection et la sauvegarde.
Quand ceux qui devaient fermer la marche prennent la tête, les choses vont forcément à l'envers. Quand je vois la file de demeurés qui s'est mise au-devant, prétendant épiloguer sur des sujets d'intérêt national en évidence hors de leur portée, j'ai un sentiment de compassion pour le Président.
Dans un pays où on a besoin de tout avec des ressources insuffisantes, mobiliser les deniers publics pour un scrutin qui envisage quelques réformes institutionnelles cosmétiques, dont la suppression de la cour constitutionnelle et le prolongement du mandat présidentiel, était inutile et dangereuse. L’idée du chef de l’État étant de modifier à son avantage le système de rotation de la présidence et sa démarche cavalière au mépris des règles élémentaires du dialogue politique qui régissent la vie démocratique est sans précèdent.
Le dédain qu’il adresse à son opposition est édifiant.
Mais quand on aura fini par la force que donne le contrôle des institutions de mettre à terre les valeurs fondamentales de la démocratie, il faudra se préparer à affronter le Tribunal de l'histoire, seul enjeu digne de ce nom pour répondre des honneurs et des privilèges que les siens vous auront donné. L'histoire ne retient pas le nom de ceux qui se seront [next] chargés des basses besognes, mais sûrement ceux qui par leur grandeur et leur délicatesse en auront fait les grands moments de la vie d'un peuple, d'une nation.
Le propre des grands hommes est d'inscrire leur œuvre dans la postérité. Le socle sur lequel repose leur équilibre est la dignité en toutes circonstances. Tous ceux qui n'auront pas su se mettre dans cette posture seront balayés de l'histoire comme des grains de poussière par le vent de la mémoire des peuples. En attendant nous ne sommes pas encore sur le chemin de l'émergence et la petite ambition que son leader nourrit pour lui est consternante. Les plaies du pays resteront béantes avec une forte polarisation des états-majors politiques. Que ceux qui s'opposent s'y mettent mais bannissons ces opportunistes de tous les temps et de tous les régimes.
Chamsoulbahao ousseni
Juriste diplômé des universités de Dakar et de la Sorbonne
Belgique (Bruxelles)
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