Messieurs, La semaine passée, vous (ministère des transports ainsi que la Garde cotes comoriennes) avez pris la lourde décision de ferm...
La semaine passée, vous (ministère des transports ainsi que la Garde cotes comoriennes) avez pris la lourde décision de fermer le petit port de Chindini et de Hoani suite aux derniers événements tragiques survenus entre Hoani et le petit port de Chindini. Je crois que vous avez pris la décision la plus facile mais la plus dangereuse à la population.
A l’heure actuelle, la situation est devenue grave et immaitrisable c’est « le sauve qui peut ». Le trafic entre Mohéli et Chindini se fait dans la clandestinité totale, et échappe à tout contrôle des agents concernés. Ce n’est pas en fermant le port que le trafic va s’arrêter car la circulation des personnes et des biens entre les îles est indispensable surtout en cette période de vacances, des Machouhoulis, des évacuations sanitaires, des Djoris pour les Djabhas.
Il convient de vous faire savoir que le port de Chindini assure un trafic de 700 passagers minimum par jour entre les îles et assure la continuité territoriale entre Ngazidja, Mohéli, Anjouan et Mayotte.
Pour rappel, un passager pour se rendre à Mohéli par avion il faut payer 50 000fc. Pour aller à Anjouan, il faut payer 80 000 FC. Ce n’est pas tout le monde qui aura les moyens de payer cette fortune.
Or au port de Chindini, le passager paie 10 000 FC pour aller Hoani dans 50 minutes ou 15 000 FC pour aller à Niuomachoua pendant 2 heures de temps. Donc c’est un trafic à moindre cout et surtout rapide. C’est la raison pour laquelle le passager préfère le trafic chindini Hoani au lieu de venir à Moroni Bandar Salama ou Mbongoma. Il faut noter que cette décision pénalise davantage les moheliens que les grands comoriens et anjouanais.
Ainsi, nous rappelons aux autorités qu’avant, il y a eu des évènements tragiques au large des côtes de chindini avec les bateaux à destination du port de Moroni. On peut citer les cas suivants :
- Le boutre CHOUKOURA a coulé en aout 1988 en faisant 40 disparus.
- Le bateau ZAZA KELE a échoué au mois de juillet 1994, sur les côtes de Shindini faisant 22 morts
- Le bateau NIYATI SOIFA a coulé en juillet 1996 entre Shindini et Hoani, faisant 76 morts.
- Le bateau MADJIRIHA a échoué le 09 aout 2011 sur les côtes de Shindini, faisant 54 morts et 7 disparus.
Tous ces bateaux coulés, ont obtenu les [next] autorisations légales pour faire le trafic entre les îles, or le gouvernement n’a pas pu empêcher ces drames de se reproduire. Et, ce sont les pêcheurs de Chindini qui ont mis leurs vies en danger pour porter secours en mer aux passagers sans l’aide de l’Etat.
Au vu de tous ces évènements regrettables, toutes les autorités successives n’ont jamais pris les bonnes décisions pour assurer la sécurité des passagers dans le transport maritime. Mais on privilégie les mesurettes pour quelques semaines et après les bateaux basculent dans l’éternel recommencement.
Suivant cette situation, nous invitons les autorités compétentes à surseoir la décision de fermer le trafic entre le port de Chindini et les autres îles avant que d’autres drames ne se reproduisent plus sans traçabilité ni responsabilité.
Par ailleurs, le maire de la commune d’Itsahidi propose la suspension pure et simple de cette décision. Également, le maire compte organiser un atelier qui va regrouper la garde cotes comoriennes, le ministère des transports, la direction générale de la pêche, la COSEP, le Croissant rouge comorien, la police nationale, la coopérative des pêcheurs de Chindini pour mener une réflexion approfondie de la situation pour dégager les bonnes solutions afin d’assurer la sécurité des passagers.
Par Youssouf Nombaba
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