Aucun post aussi bien écrit, aucun direct aussi parfaitement enregistrée, aucun Twitte, aucune photo sur Instagram, aucune huée sur Snapc...
Aucun post aussi bien écrit, aucun direct aussi parfaitement enregistrée, aucun Twitte, aucune photo sur Instagram, aucune huée sur Snapchat n’émouvra ces juges et procureurs obéissant aux ordre d’un dictateur. Nous ne demandons à aucun des jeune de Ngo-Shawo d’aller s’immoler sur la place de l’indépendance.
Nous ne demandons pas à ces hommes et femmes, « défenseurs des droits humains », de faire grève de la faim devant l’horrible prison de Moroni. Nous n’appellerons jamais les petits fils et petites filles de Saïd Hassan Saïd Hachim, à aller incendier des voitures vandaliser des magasins à Moroni. Nous ne songeons même pas à des barricades contre la tournée du gouvernement dans tous les coins du pays.
Non, nous ne demandons pas tout cela
Nous demandons simplement que l’on arrête de nous mentir à nous-mêmes. Nous disons que ni un kandou ni un boubou blancs et kofia, ni nos photos de profil, et ni même la lecture de sourat « Yassine » ne feront cesser la dictature en œuvre dans notre pays! « Lailla-ha-illa-lah, sha na hutsunga » dit le dicton bien de chez nous. Où sont, dans les rues de Moroni, Fomboni, Mutsamudu, Domoni, Mbéni, Foumbouni, Ikoni, Foumbouni....ces jeunes [next] diffuseurs de belles vidéos, publicateurs de beaux post sur les réseaux ?
Où est la pancarte de Ngo-Shawo pendant ces manifestations dans les rares villes et villages qui se soulèvent? « Nous ne voulons pas être assimilés à un soutien de l’opposition ! » Ah, la belle excuse! Ne vous mêlez pas aux pro-Sambi, aux pro-Mamadou-Mouigni... Ne vous rangez même pas aux anti-Azali s’il le faut, mais manifestez-vous entre anti-dictature, battez-vous parmi les pro-démocratie, mais manifestez-vous bordel!
Soyez à Magoudjou quand les autres sont à Badjanani. Manifestez à Domoni quand les autres manifestent à Mutsamudu. Mais manifestez quand même. Quittez vos claviers, rompez vos conférences et guérissez vous de la réunionnite. Laissez-nous trocaderoistes les réseaux. Nous pour qui la distance rend manifester à Moroni impossible.
Cessez cette masturbation internautique! Nous ne faisons du bien qu’à nous mêmes. Ne donnez pas l’impression qu’entre le régime actuel et l’union de l’opposition la 3ème voix serait celle des lâches. L’écharpe blanche, allez la hisser sur le portail de Beit Salam et non sur les photos de profil sur facebook.
Plutôt que Volovolo, rendez-vous au Palais du [next] peuple. Prenez votre palais! Vous qui avez zéro an entre 1978 et 1992. A qui personne ne peut reprocher d’avoir été lâches pour n’avoir pas combattu les mercenaires. Vous qui n’êtes pas comptables de l’humiliation que notre pays a subi durant son histoire, Vous qui, fiers d’eux, rendez régulièrement hommage à Massimou, Mtala et Hamadi Patiara, Ne rejoignez pas les lâches du passé. Ceux-là qui fuyaient quand la Nation était assaillie. Ceux-là qui ne disaient rien. Ceux-là qui en 1989 n’étaient pas dans les rues de Moroni avec nos braves lycéens face aux mercenaires.
Ceux-là qui n’étaient pas des Moustafa Saïd Cheik!
Vous qui avez zéro an, voici venue votre tour. Lâches ou braves? Choisissez votre page de l’histoire. Votre heure de gloire a sonné. Saisissez la. Saisissez cette occasion pour faire ce que vos parents et grand-parents n’ont pas pu ou su faire. Bougez jeunesse d’aujourd’hui, vous serez fatalement les vieux de de demain. Quels vieux voulez-vous devenir ?
Saïd Idriss - photo d'archives
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