Le référendum du 30 juillet 2018 a bien lieu. Contre vents et marées le gouvernement, a organisé un scrutin controverse dont le processus...
Le référendum du 30 juillet 2018 a bien lieu. Contre vents et marées le gouvernement, a organisé un scrutin controverse dont le processus a été vicié dès le début ( ComoresDroit). Le président de l’Union et son gouvernement n’ont pas entendu les appels d’apaisement lancés par la communauté internationale, les partis politiques de l’opposition, les organisations de la société civile, les ulémas, une partie de la notabilité et des anciens acteurs politiques du pays.
Le dialogue inclusif sur les réformes constitutionnelles, n’a pas eu lieu. Fort des soutiens de l’appareil étatique et de l’armée, le pouvoir a nargué tout le monde et a minimisé les actes de violence susceptibles de perturber le scrutin. Et pourtant, un gendarme a perdu une main malheureusement à Moroni aux premières heures du scrutin. Un acte ignoble condamnable.Des urnes ont été saccagés dans plusieurs localités et plusieurs bureaux de vote ont été délocalisés pour des raisons de sécurité. Dans l’ensemble, la population a boudé les urnes, mais le pouvoir a tout fait pour faire ressortir des résultats qui prouveront le contraire.
Ainsi, les membres des bureaux de vote des 723 bureaux de vote ont été scrupuleusement sélectionnés pour faciliter le bourrage des urnes. La Commission Électorale Nationale Indépendante a cédé aux injonctions du Ministère de l’intérieur pour remplacer les membres des bureaux de vote qui n’étaient pas de mèche avec le pouvoir. Ces nouveaux membres de vote participent ainsi à l’un d’un grand holdup up électoral de ces dernières années. Le taux moyen de participation était très bas sur l’ensemble du territoire à la mi – journée, en moyenne 10 % selon les informations remontées par les observateurs nationaux. A titre d’exemple, à Hoani, dans la commune de Moimbassa, dans l' ile de Mohéli, dans le bureau de vote 13M1, sur 392 inscrits, 18 personnes avaient voté à 13h45. [next] Et pourtant, le Ministre de l’intérieur a annoncé un taux de participation de 43 % sur l’ensemble du territoire national à 11h00. Un chiffre qui relate l’opération de bourrage d’urne en cours.
Une observatrice nationale a été priée par les membres de vote au collège de Mboueni de quitter le bureau de vote pour leur permettre de « bourrer les urnes ». Le taux de participation du bureau de vote de Irungudjani 136 N2, est passé de moins de 10 % en milieu de journée à près de 65% à 15h30. Ainsi, l’issue de ce scrutin n’aura pas de surprise, le "oui" l’emportera très largement avec un taux de participation qui dépassera les 60%.
La nouvelle constitution de l' Union des Comores sera adoptée dans la tourmente, la violence et le désintéressement de la population. Le gouvernement criera à la victoire tout comme l’opposition qui criera aussi à la victoire, car le referendum n’a pas mobilisé la population. Les journalistes nationaux et étrangers, les observateurs ont tous constaté la faible participation de la population au scrutin ainsi que le bourrage des urnes dans plusieurs bureaux de vote.
Cette victoire du pouvoir contient en elle le venin des troubles à venir. Car dès la publication définitive des résultats de ce referendum, les mandats du Chef de l’Etat et des gouverneurs des iles autonomes seront amputés de deux ans. Des élections anticipées devront être organisées d’ici un an pour élire un nouveau président et trois nouveaux gouverneurs. Les enjeux de ce double scrutin ne seront pas les mêmes et le pays entre malheureusement dès ce soir en zone de forte turbulence. Ce n’est pas faute de l’avoir dit. Par ComoresDroit
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