La première raison pour ne pas se rendre aux urnes le 30 juillet prochain
Si vous vous rendez aux urnes ce lundi, vous vous rendriez complice du putsch perpétré par Azali Assoumani, le 12 avril 2018. La décision prise ce jour-là n'est rien d'autre qu'un coup d'État.
Le coup d'État est défini comme étant une rupture de l'ordre constitutionnel. Et par l'acte du 12 avril 2018, Azali a rompu l'ordre constitutionnel établi depuis 2001, en s'arrogeant des pouvoirs qui n'étaient pas les siens, mais ceux du peuple. De ce fait, il a renversé la Cour constitutionnelle et transférer less compétences de cette dernière vers la Cour suprême.
Un coup d'État pareil a eu son équivalent en France, le 02 décembre 1851, lorsque Louis-Napoléon Bonaparte, se trouvant dans l'impossibilité de renouveler son mandat présidentiel, s'est arrogé des pouvoirs qui n'étaient pas les siens, en ordonnant la dissolution de l'Assemblée nationale (prérogative qui n'appartenait pas au Président de la 2ème République, mais seulement réservée au Constituant). Et l'histoire a qualifié cet acte de COUP D'ETAT. Azali et Bonaparte sont deux putschistes.
La comparaison entre les deux personnages ne s'arrête pas là. Azali décide d'organiser un référendum le 30 juillet pour légitimer sa forfaiture, comme Louis-Napoléon Bonaparte a organisé un plébiscite le 20-21 décembre 1851 pour mettre fin à la 2ème République et restaurer la monarchie.
Le prétexte servi par Azali pour justifier sa forfaiture et prolonger son mandat est l'inadéquation de la Constitution de 2001 aux impératifs de développement du pays. Pour Bonaparte, c'était le suffrage universel masculin. Mais, à la fin, seul le prolongement du mandat motivait les ambitions de ces deux dictateurs.
Alors, ne vous rendez pas aux urnes le 30 juillet 2018, si vous voulez épargner votre pays d'une Sedan à la comorienne.
Par Maitre Moudjahidi Abdoulbastoi
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