L'année 2018 a été chargée en actualité judiciaire concernant des figures politiques connues. Leurs brefs séjours en prison pour c...
L'année 2018 a été chargée en actualité judiciaire concernant des figures politiques connues.
Leurs brefs séjours en prison pour cause de manifestation politique jugée illégale ont jeté la lumière sur une justice dont l'indépendance vis à vis du politique tarde à passer des textes constitutionnels -successifs- à la réalité. Par ricochet, le débat public a vu poindre le sujet des conditions déplorables de détention de la maison d'arrêt de Moroni.
Chaque fois qu'un leader politique a risqué la prison pour des raisons d'un autre âge (la manifestation) la mobilisation s' est faite sur le terrain et les réseaux et peut-être - qui sait?- cela a t-il contribué à ce que les peines prononcées soient clémentes...qui sait?
Cependant une fois que ces figures connues quittent la prison, celle-ci sort des radars de l'actualité. Cette prison a été décrite sur RFI par un avocat français (M°pierre oliver SUR) de passage aux Comores comme étant comparable au camp S21 des khmers rouges et ces propos alarmistes ont été corroborés par quelques uns de mes amis exerçant comme avocats aux Comores.
Derrière les murs de la prison , des inconnus, des invisibilisés, des sans-visages, des sans-comités de soutien , des sans-hashtag attendent parfois depuis plus d'un an un procès.
Ils méritent tout autant notre attention, au delà du villagisme, du caractère partisan ou encore corporatiste. Juste en tant que Comoriens.
Ces HOMMES ET FEMMES ANONYMES NON ENCORE CONDAMNÉS DONC PRÉSUMÉS INNOCENTS subissent sous notre indifférence la faible [next] luminosité, la surpopulation carcérale, la sur-saturation de l'air, les rats, les cafards et les maladies de poumons, d'yeux et de peau que tout cela engendre et qu'ils devront porter comme "une croix" à leur sortie.
POUR CES INVISIBLES il convient de sensibiliser nos politiques de tous bords qu'ils méritent non seulement des délais raisonnables d'attente d'un procès mais aussi des conditions humaines de détention en attendant d'être fixés sur leur sort. Espérons que les politiques qui ont goûté à cet enfer ou qui risquent d'y faire un tour entendront cet appel -parmi d'autres (voir pièces jointes)-
Parce que ce sont des ETRES HUMAINS qui y sont détenus il devient urgent de rénover ces lieux et de construire de nouveaux bâtiments.
Quant à ceux qui purgent une peine prononcée, rappelons que le monde qui se prétend civilisé veille à ce que tout condamné soit détenu dans des conditions qui assurent un minimum de dignité.
Aux ministres de la justice à venir voilà un chantier, entre autres, qui honorerait notre nation, notre Etat en construction. Aucun(e) homme/femme en attente d'un procès ou condamné ne mérite d'être traité comme un chien.
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La question de nos prisons est parfois soulevée par des associations comoriennes, la presse comorienne et internationale mais rien ne bouge
+Façade extérieure de la maison d'arrêt de Moroni. Personnes attendant avec leurs paniers remplis de nourriture destinés à leur s proches incarcérés
+Source linfo.re 04.042014
+ Article web de 2003
Par Oluren Fekre
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