Élèves et parents d'élèves sont inquiets face à la grève des enseignants qui persiste. Cela fait plus d'un mois que les cours sont ...
Élèves et parents d'élèves sont inquiets face à la grève des enseignants qui persiste. Cela fait plus d'un mois que les cours sont perturbés dans les écoles primaires, collèges et lycées publics. Les enseignants ont suivi le mouvement des députés de l'opposition. Une manifestation qui s'est ensuite transformée en revendication syndicale. Un mouvement suivi surtout dans la capitale, où plusieurs établissements ont fermé leurs portes, et dans les grandes villes, indique le ministère malgache de l'Éducation nationale.
Les enseignants malgaches réclament notamment une indemnité spéciale (image d'illustration). © Getty Images/Buena Vista Images |
Principale revendication des enseignants : obtenir une indemnité spéciale de 100 000 ariarys, soit 25 euros, pour prendre en charge notamment leurs frais de logement ou de déplacement. Une indemnité qui serait un complément de leurs faibles salaires, expliquent-ils : environ 260 euros pour un professeur d'école primaire.
Revendications que Jean, père de quatre enfants, comprend. Mais la situation a trop duré, estime-t-il. « Mes enfants sont vraiment préoccupés. Ils me disent ''Papa où est-ce qu'on va étudier ? Pourquoi est-ce qu'on n'a pas de professeur ?'' Ils ne savent pas quoi faire. Il faudrait que les dirigeants, quels qu'ils soient, se soucient des élèves des écoles publiques ».
La peur d'une année blanche
Après une année scolaire perturbée par l'épidémie de peste et le passage du cyclone Ava en janvier, les élèves craignent une année blanche.
C'est le cas de Fifaliana, 15 ans, en classe de seconde. « On a vraiment perdu beaucoup de temps et ça m'angoisse. Quand on a cours, les profs survolent les leçons. Ils n'expliquent pas très bien parce qu'on a du retard. La semaine dernière on n'a pas du tout eu cours. L'école était fermée. J'espère vraiment que ça va reprendre cette semaine. »
Une inquiétude encore plus palpable chez Mira, 14 ans, qui doit passer son brevet en septembre. « Quand nous sommes allés à l'école, on nous a dit de rentrer chez nous parce qu'il y avait grève. On est revenu le lendemain et on nous dit la même chose. C'est la même rengaine depuis des jours. Je suis très inquiète parce qu'on passe bientôt notre examen, mais on n’a presque pas eu cours ! Donc je dois prendre des cours particuliers. »
Le ministère de l'Éducation assure que le report des examens n'est pas envisagé pour le moment. Le Syndicat des enseignants-éducateurs de Madagascar appelle à poursuivre la grève ce lundi 11 juin. RFI