Interpellé sans papiers jeudi dernier à la gare Matabiau alors qu'il venait fêter son anniversaire, le 5 juin, chez sa soeur habitant...
Interpellé sans papiers jeudi dernier à la gare Matabiau alors qu'il venait fêter son anniversaire, le 5 juin, chez sa soeur habitant Saint-Sulpice-la-Pointe, dans le Tarn, l'ancien champion du monde malgache de boxe muay-thaï Stéphane Rakoto -venu en France en 2017 pour suivre une formation d'entraîneur, avec le soutien des ministères des Sports et de la Défense de Madagascar, selon sa famille - avait été placé en suivant au Centre de rétention administrative de Cornebarrieu, près de Toulouse.
Dimanche, lors de l'audience devant la juge des libertés et de la détention, les irrégularités de procédures soulevées par son avocate, Me Delphine Méaude, n'avaient pas été entendues. De son côté, la soeur du champion avait aussi proposé que celui-ci soit assigné à résidence chez elle, le temps qu'il puisse refaire faire ses papiers - perdus il y a quelques mois- et régulariser sa situation ou attendre son départ. Mais cette assignation était légalement impossible... faute de passeport. Au final, la juge avait prononcé le maintien en rétention pour 28 jours de Stéphane Rakoto, décision pour laquelle son avocate avait immédiatement interjeté appel.
Contrôle d'identité irrégulier
Mardi, la Cour d'appel a donc examiné à son tour le dossier et rendu ce mercredi son arrêt. Stéphane Rakoto a été purement et simplement libéré : les magistrats ont confirmé l'irrégularité de son contrôle d'identité, ainsi que l'avait soulevé son avocate, "mais il reste expulsable alors qu'il souhaite poursuivre son stage de coach, son objectif professionnel restant d'intégrer l'encadrement de l'équipe nationale de son pays ", souligne Me Méaude, au téléphone. "Nous allons donc essayer de faire le maximum auprès de la préfecture de Haute-Garonne pour tenter de régulariser sa situation", indique-t-elle.
Libéré ce 6 juin, Stéphane Rakoto pourra donc fêter en famille ses 36 ans, ce soir, mais avec un jour de retard, avant de s'attaquer à un nouveau challenge : réussir à contacter l'ambassade de Madagascar pour obtenir de nouveaux papiers. Selon un bénévole associatif suivant habituellement les dossiers de ressortissants étrangers, il est en effet très difficile de joindre les services consulaires malgaches, ce qui pourrait notamment expliquer les soucis de Stéphane Rakoto depuis plusieurs semaines, quant à ses papiers...
Par PIERRE CHALLIER ©La Dépêche