Le Duplex politique de la fin du Ramadan Dar Najah-Mrodjou, Une communication bien coordonnée et réfléchie. On s'attendait à un gra...
Le Duplex politique de la fin du Ramadan
Dar Najah-Mrodjou, Une communication bien coordonnée et réfléchie. On s'attendait à un grand déballage, il a bien eût lieu. D'abord les décors, en dehors de la qualité de l'image médiocre de deux meetings, il faut reconnaitre la réussite de deux braises allumées par d'un côté , le vice-président Djaffar, très éloquent dans son exposé des faits et touchant en même temps, surtout ce bref passage où il parle de son père sur l'indépendance. De l'autre le gouverneur d'Anjouan, qui, comme à l'accoutumée, martèle «pas de référendum.»
Du côté de l'assistance, elle fût riche et de qualité, de par sa diversité, hommes et femmes de toutes conditions sociales, exception faite de deux personnes apparemment absentes dont le notable intervenant n'a pas daigné décliner leur noms.
Le contenu, parmi les discours tenus, deux semblent retentir notre attention. Le premier, est celui du vice-président Djaffar, qui n'est pas allé de mains mortes. Quelle diatribe lancée à l'endroit de son co-équipier, utilisant ses talents de juriste, l'homme a rappelé les principes sacrés de notre constitution. Seule retenue, la démission, celle-ci à mon avis ne serait pas opportune, car, connaissant l'atmosphère régnant, une démission l'exposerait à des poursuites, n'étant couvert par une immunité, mais aussi et surtout pour le combat désormais ouvert entre les deux hommes.
Quant au gouverneur de la Grande Comore, celui-ci a plus évoqué des moyens privés par le président tout en évoquant brièvement la situation régnante. Dans les heures et les jours à venir, plusieurs scénarios sont à craindre. Considérant le discours du vice- président comme étant une démission qui ne dit pas son nom, le président Azali fait face à trois choix difficiles/
1) il élargit l'application totale de l'article 12/3 jusqu'à là exécuté partiellement et s'accapare donc de tous les pouvoirs exceptionnels. Cela voudrait dire une disparition de l'assemblée, dernière institution debout mais inopérante. Cela ne peut se faire qu'avec le soutien de l'armée qui aura un rôle d'arbitre dans le combat qui s'engage, son vice-président ayant appelé au soulèvement.
2) le président cède aux exigences; ce qui me paraît improbable.
3) Convoque d'autres assises, un voeux pieux.
Avant de clore mon propos, deux faits supplémentaires à retenir, la présence de l'Ambassadeur de Tanzanie, un pays qui a participé à «la libération d'Anjouan.»
4) rares sont les autorités qui ont demandé la levée de la surveillance du président Sambi.
Daoud Halifa