La démocratie organise aux Comores et bien ailleurs la lutte pour le pouvoir. Faisant de la politique l'alpha et l'oméga des échang...
La démocratie organise aux Comores et bien ailleurs la lutte pour le pouvoir. Faisant de la politique l'alpha et l'oméga des échanges d'idées devenus des échanges de postures et de positions. Le fond est latent, perdu, dissimulé par les artefacts communicationnels.
Le sens de la politique est le Bien-Commun-Ensemble, pas des perdants et des gagnants. Il y a, dans les sociétés africaines et non occidentales, une perle politique à découvrir, une vision de l'humain qui transcende le seul rapport de force qui dirige actuellement à la perte des civilisations. Il y a un espoir en chacun de nous, mais l'espoir n'est pas l'espérance probabiliste, calculatrice. L'espoir c'est une confiance laquelle disparaît du monde comme les insectes de la planète.
L'espoir se meurt aux Comores lorsque des centaines de comoriens sont laissés à l'abandon à Mayotte. Livrés à la déconsidération des uns et à l'arbitraire des autres. Tous en positions et postures pour un pouvoir que plus personne ne reconnaît si ce n'est par accoutumance ou lassitude : Le président Azali, comme le président Macron ne peuvent se prévaloir que d'une portion minoritaire des électeurs laquelle par le processus de la peur du néant collectif les a conduit aux responsabilités suprêmes.
Les débats récents et encours sur l'avenir de l'île comorienne de Mayotte, transformée en camp de concentration par une politique aveugle, et sur les changements constitutionnels entamés à grand bruts aux Comores disent tout sauf l'essentiel : Pour quel Bien-Commun-Ensemble ?
Pétrole, gaz naturel, contrôle de la voie maritime internationale, confiscation du pouvoir, abolition de la tournante, dictature toutes les hypothèses sont sur les réseaux sociaux à défaut d'être sur la table des négociations.
La lutte fait rage. Elle voyage de l'Océan indien à Paris Trocadero et Marseille Porte-d'-Aix. Elle dit que la France ne « transigera jamais sur la souveraineté de Mayotte », elle dit « la France n'a pas d'amis mais seulement des intérêts », elle dit que la citoyenneté économique est un détournement de fonds organisé, elle dit que le transfert de la cour constitutionnelle vaut manipulation institutionnelle, elle dit, elle dit, elle dit...
Constitutionnalistes et politiciens avez-vous oublié le Souverain Bien ?
Avez-vous arrêter de compter les milliers de morts dans le bras de mer entre Anjouan et Mayotte ? Avez-vous écarté l'utilité même des institutions de gouvernance : le Bien-Commun-Ensemble ?
« Si donc il y a, de nos activités, quelque fin que nous souhaitons par elle-même, et les autres seulement à cause d'elle, et si nous ne choisissons pas indéfiniment une chose en vue d'une autre, il est clair que cette fin ne saurait être que le bien, le souverain bien » (Aristote – Ethique à Nicomaque).
Quel Souverain Bien préside à vos actions politiques ? Est-ce l'arrêt des disparitions en mer ? Est-ce le bien être des comoriens ? Est-ce la fraternité des deux peuples ? Le pouvoir seul et les institutions pour l’exercer ne peuvent constituer le bien ultime recherché, et le maintient d'une erreur historique à Mayotte demeurer une fin en soi.
Constitutionnalistes et autres politiciens ! Parlez-nous de paix, de bien vivre ensemble, de probité, de liberté d'aller et venir, d'éducation partagée, de santé assurée, de droits humains, de droits de la femme, d'une société de l'épanouissement, et non de la soumission à une histoire colonialiste insultante pour l'Homme et l’exégèse sur des formulation d'institutions donc la visée est éloignée du bien ultime : ...
Tribune libre, Ismaël ABOUDOU-Marseille, le 06 juin 2018.