L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a publié les chiffres de la mortalité à Mayotte en 2016, et les rés...
L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a publié les chiffres de la mortalité à Mayotte en 2016, et les résultats sont pour le moins édifiants. Il s’agit du "département français" où le nombre de décès par habitant est le plus faible (2,9 pour 1000 contre 9 pour 1000 en métropole) du fait de la jeunesse de la population. Les taux de décès de chaque tranche d’âge y sont en revanche plus élevés qu’en métropole (à âge égal, la probabilité de décès est plus élevée à Mayotte), en particulier chez les enfants de moins de 4 ans et les femmes de plus de 60 ans.
La mortalité infantile est particulièrement élevée à Mayotte, avec 10 nouveau-nés sur 1 000 qui n’atteignent pas l’âge d’un an (contre 1,7 pour 1000 en métropole). Un chiffre qui s’explique par les conditions de vie précaires de nombreuses mères et la fragilité des nourrissons (les naissances prématurées et les nouveau-nés de poids inférieur à 2,5 kg étant plus fréquents qu’en métropole). Et entre 0 et 4 ans, le taux de mortalité est de 3,1 pour 1000 contre 0,8 pour 1000 en métropole.
Sous-dotation en professionnels de santé
C’est ensuite en particulier entre 60 et 74 ans, chez les femmes, que le surcroît de mortalité est le plus important. Le taux de mortalité pour les femmes dans cette tranche d’âge est de 21,9 pour 1 000 (contre 7,6 pour 1 000 en métropole), soit un risque triplé. Pour les hommes dans cette même tranche d’âge, le surcroît de mortalité est de 1,5 (24,2 décès pour 100 contre 16,1 en métropole). Les auteurs expliquent cette surmortalité par les conditions de vie précaires et la sous-dotation en professionnels de santé, et pour les femmes spécifiquement, par le surpoids qui touchent un grand nombre d’entre elles, et un nombre élevé de grossesses.
L’espérance de vie des femmes à Mayotte est ainsi de 77 ans (soit 9 ans de moins qu’en métropole). Pour les hommes, elle est de 74 ans, soit 5 ans de moins qu’en métropole.
Causes des décès souvent indéterminées
Pour 24 % des décès, la cause reste indéterminée. C’est le cas pour seulement 9 % des décès en métropole, ce qui s’expliquerait par une « insuffisante appropriation du système de santé par les usagers » à Mayotte, estiment les auteurs.
Quand la cause est identifiée, il s’agit d’abord de maladies de l’appareil circulatoire et de cancers (pour les hommes comme pour les femmes), puis de blessures ou empoisonnements pour les hommes, et de maladies endocriniennes, nutritionnelles ou métaboliques pour les femmes.
Enfin, à Mayotte, 56 % des décès surviennent à domicile (contre 24 % en métropole, où la majorité des décès ont lieu à l’hôpital).
Source : Lequotidiendumedecin.fr