Le président malgache Hery Rajaonarimampianina a catégoriquement exclu dimanche d'obtempérer aux injonctions à la démission de l'op...
Le président malgache Hery Rajaonarimampianina a catégoriquement exclu dimanche d'obtempérer aux injonctions à la démission de l'opposition, qui manifeste depuis huit jours dans la capitale, Antananarivo, contre les lois électorales.
"Je suis président par la volonté du peuple malgache, il y a des millions de personnes qui ont voté pour moi, c'est vraiment trahir cette volonté du peuple malgache que de démissionner", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.
A sept mois des élections générales, le chef de l'Etat est confronté à une fronde inédite depuis son arrivée au pouvoir fin 2013.
Ses adversaires l'accusent de vouloir les faire taire, notamment par le biais de nouvelles lois électorales jugées partiales. La Haute cour constitutionnelle, la plus haute instance judiciaire du pays, doit se prononcer sur ces textes rapidement.
Il y a une semaine, une première marche de l'opposition, interdite par les autorités, avait dégénéré en graves affrontements avec les forces de l'ordre. Au moins deux protestataires ont été tués et une quinzaine blessés par la police et l'armée, accusées d'avoir tiré à balles réelles sur le cortège.
"Personne n'a donné de l'ordre aux forces de l'ordre de tirer avec des balles réelles", a affirmé dimanche le chef de l'Etat, "on veut imputer à l'État une responsabilité qui n'est pas la sienne".
Face aux critiques désormais tous azimuts de l'opposition, il a également défendu son bilan. "On est encore pauvre mais il y a des projets structurants qui se créent partout dans Madagascar, dont l'objectif n'est que l'amélioration des conditions de vie de la population".
M. Rajaonarimampianina n'a pas encore annoncé s'il allait briguer un second mandat à la fin de l'année.
Mais ses deux principaux opposants, Marc Ravalomanana, président de 2002 à 2009, et Andry Rajoelina, au pouvoir de 2009 à 2014, ont déjà laissé entendre qu'ils étaient prêts à se lancer dans la bataille.
Ces deux anciens ennemis font aujourd'hui cause commune contre le régime en place.
Une nouvelle manifestation de l'opposition est prévue lundi.
Le Figaro