Pour une fois, les Comores figurent en bonne place dans un classement mondial même si le pays perd 5 places par rapport au précédent classe...
Pour une fois, les Comores figurent en bonne place dans un classement mondial même si le pays perd 5 places par rapport au précédent classement de 2016. En effet, les Comores figurent à la 49e place dans le classement mondial de la liberté de la presse de 2017 établi par Reporters Sans frontières (RSF)
Publié chaque année depuis 2002 à l’initiative de Reporters sans frontières (RSF), le Classement mondial de la liberté de la presse est un outil de plaidoyer essentiel fondé sur le principe de l’émulation entre Etats. Sa notoriété lui confère une influence croissante auprès des autorités publiques nationales. Le Classement est une référence, citée par les médias du monde entier.
Le Classement est une liste de 180 pays, établie selon le critère du degré de liberté dont jouissent les journalistes. Il est une photographie de la situation de la liberté de la presse, fondée sur une appréciation du pluralisme, de l’indépendance des médias, de la qualité du cadre légal et de la sécurité des journalistes dans ces pays.
A l’occasion du Classement, RSF établit un indice mondial et des indices par continents, qui permettent d’évaluer la performance générale des pays en matière de liberté de la presse. Il s’agit ainsi d’une référence dans l’absolu, qui s’ajoute au classement relatif. L’indice mondial résulte de la moyenne des indices régionaux. Les indices régionaux sont obtenus en faisant la moyenne des scores des pays de la zone géographique considérée, pondérée grâce aux données de population de la Banque mondiale.
Le degré de liberté dont jouissent les journalistes dans 180 pays est déterminé grâce à l’accumulation de réponses d’experts à un questionnaire proposé par l’organisation. A cette analyse qualitative s’ajoute un relevé quantitatif des violences commises contre les journalistes sur la période prise en compte. Les thématiques sur lesquelles portent le questionnaire sont : le pluralisme, l’indépendance des médias, l’environnement et l’autocensure, le cadre légal, la transparence et la qualité des infrastructures soutenant la production de l’information.
Pour établir son Classement, RSF a développé un questionnaire en ligne comportant 87 questions, centré sur les thématiques citées ci-dessus. Traduit en 20 langues, y compris l’anglais, l’arabe, le chinois, le russe, l’indonésien et le coréen, il s’adresse à des professionnels des médias, des juristes, des sociologues qui le remplissent. Les réponses de ces experts sélectionnés par RSF, associées au relevé des violences commises à l’encontre des journalistes sur la période étudiée, permettent d’établir un score.
Malgré une liberté de la presse garantie par la Constitution de 2001, l’autocensure est pratique courante chez les journalistes comoriens en raison de lourdes peines punissant la diffamation. De nouveaux médias ont cependant vu le jour aux Comores ces dernières années. Les journalistes souffrent principalement d’un manque cruel de ressources et de formation et peinent à se structurer.
La constitution de l’Union des Comores garantit dans son préambule « les libertés d’expression, de réunion, d’association et la liberté syndicale dans le respect de la morale et de l’ordre public ». Au cours de ces dernières années, le pays a bénéficié d’une relative liberté d’expression. Les médias publics et privés bénéficient d’une liberté de ton qui tranche avec les pratiques dirigistes des régimes passés. Depuis la prise de fonction du Président Azali Assoumani, on assiste à une dégradation de libertés publiques, notamment la liberté d’expression. Des journalistes ont été emprisonnes, des radios fermes et le journal de l’ Etat Al Watwan est soumis à des pressions pour sa liberté de ton.
Les Comores ont perdu 5 places de 2016 à 2017. En 2013, les Comores avaient perdu 6 places dans le classement mondial de la liberté de la presse de Reporter Sans frontière (RSF) après avoir gagné 20 places en 2012. Elles sont passées de la 45e place en 2012 à la 51e place en 2013. C'était le résultat direct des coups portés par le Gouvernement de l' époque à la liberté de la presse tout au long de l'année 2012. Ainsi, au cours de cette année 2012, « pour des raisons d’état », le Secrétaire Général du Ministère de l’information, avait ordonné le retrait immédiat des kiosques du dernier numéro d’Al Watwan Magazine (le numéro 14 du mois d’avril 2012).
Dans cette lancée, le Ministre de l’Information, avait suspendu le Directeur Général d’Al Watwan. A la suite de ces mesures, Reporters sans frontières, avait déclaré que « Cette mesure traduit, chez le ministre de l’Intérieur, une perception archaïque et manichéenne du secteur de l’information, avec d’un côté une presse publique aux ordres, et de l’autre une presse privée où peuvent s’exprimer les opinions ». Le Rédacteur en chef de ce même journal Al Watwan avait été poussé à la démission, suite à des pressions politiques. Des animateurs de radio et télévisions privées ont été entendus par les officiers de police judiciaire et un avocat a même été emprisonné pour avoir critiqué dans un média privé le fonctionnement de la justice et les agissements du Procureur Général près la Cour d'Appel de Moroni.
Les Comores demeurent toutefois dans le groupe des 10 bons élèves africains en matière de liberté de la presse. Pour une fois le pays devance tous nos voisins.Nos autorités politiques ont tout intérêt à préserver cet acquis en matière de liberté de la presse afin de consolider la démocratie et améliorer la gouvernance politique de ce pays.
La liberté d'opinion et d'expression est l'une des premières libertés politiques et plus généralement des libertés fondamentales. Elle est citée à l'article 19 de la Déclaration universelle des droits de l'hommede 1948, citée dans le préambule de notre constitution. L’antithèse de la liberté d'expression est la censure. ComoresDroit