Je me permets et vous m’en excusez si par hasards mes mots touchent à votre susceptibilité. Cette lettre n’a aucune animosité avec qui qu...
Je me permets et vous m’en excusez si par hasards mes mots touchent à votre susceptibilité. Cette lettre n’a aucune animosité avec qui que ce soit. Quand je commence à l’écrire je me rappelle, de beaucoup de chose. Le jour de ma naissance toute l’émotion de ma mère, dans un petit village orthodoxe, la principauté, au centre de la grande Comores : Koimbani Oichili, en 1967. Un demi-siècle de vie. Je ne pense pas pouvoir trouver de meilleures vies, de bonheur, d’amour, de pardon, de sagesse, ailleurs que dans ce pays Comores ; ma patrie.
Cinquante ans, j’ai beaucoup vu, beaucoup entendu, attendu. Cinquante ans, Le même discours, les mêmes actes, les mêmes maux, le seul mot, la même écriture, le même refrain, pareil que le texte qu’Ali Moidjié à publié dans les réseaux sociaux ce 28 mars 2018 : « cent ans de solitude ». J’avais décidé en ce qui concerne les événements qui secouent Mayotte, de rester respectueux envers ceux qui souffrent. De ceux nombreux, d’entre nous qui ont pensé quitter la misère, les injustices, la souffrance et la pauvreté, font face actuellement à des situations innommables. Après avoir vécu le pire, en affrontant vague et tempête, nuit noire et eaux salés, vivent le cauchemar d’un Eldorado qui les pourchasse, d’une terre natale qui les rejette : « Jean val jean » oui les misérables, un pouvoir politique qui les sacrifient.
Ali Moidjié m’a permis de rentrer dans un mouvement continu de négociation de moi-même à moi-même. Son texte m’a fait réfléchir, m’a poussé à remettre en cause la position que je me suis donnée sur la question de Mayotte (le silence). En lisant son texte je me suis rendu compte que les champignons de nuages sont toujours au dessus de nos têtes. Y sera toujours possible de les sortir pour espérer un autre monde plein de vérité, d’espérance et d’espoir ? Je dois tenter d’exister en haïssant mes actes et mon silence. Je dois parler, écrire, agir, quitter l’ennui de l’isolement pour en fin rebondir à l’actualité : Mayotte.
Ce n’est pas un désir, c’est un sentiment de vouloir dire et écrire une certaine vérité au-delà de l’excitation, de l’incitation des uns et des autres. Nul ne saurait douter de ce que désormais une immense majorité des comoriens veulent : changer de mode de penser, de mode de réfléchir, de mode de voir et de regarder, de mode de comprendre et d’apprendre, de mode d’analyser et de stratégie, de volonté d’avoir de plan d’action, une feuille de route sur la question de Mayotte. Le Comorien aspire à la vérité pour changer d’époque, ou chacun assumera sa part de responsabilité, acceptera son histoire et saura d’où il vient pour comprendre là où il est, à fin de connaitre là où il va.
Aux Comores, à chaque événement : « Manosque, toujours midi, rien à faire ». C’est devenu une nature chez nous la constante : « Encore faut-il piétiner, humilier et mettre à mort la République des Comores que Dieu a implantée à l’endroit qu’il ne fallait pas ».
Ali Moidjié ; la république des Comores est implantée là où il fallait, car la nature a horreur du vide et il fallait des Iles dans l’océan indien pour faire le pont entre l’Afrique l’Arabie et l’Asie… Le malheur, est que le comorien ne veut pas comprendre la valeur de l’endroit géographiquement localisé : Richesse, beauté et stratégie ; c’est par ces trois éléments que la France est et resterait à Mayotte.
Ali Moidjié ; la république des Comores est implantée là où il fallait, car la nature a horreur du vide et il fallait des Iles dans l’océan indien pour faire le pont entre l’Afrique l’Arabie et l’Asie… Le malheur, est que le comorien ne veut pas comprendre la valeur de l’endroit géographiquement localisé : Richesse, beauté et stratégie ; c’est par ces trois éléments que la France est et resterait à Mayotte.
C’est une nécessité vitale pour Chaque puissance. Les Comores sont situées sur une grande route, internationalement connue et reconnue. Un croisement de richesse souterrain (pétrole et autre…) et des civilisations. Une beauté rare de nos phones et flores, tout ce qui est rare dans le monde se trouve dans nos cotes : le cœlacanthe… Et personne ne peut mettre à mort les Comores, Jamais. Je vous rassure un homme qui marche ne tombe pas. Nous ne tomberons jamais sous les bals de qui que ce soit. Pourtant il est nécessaire que nous abandonnons, les idées, la pensée, les comportements, les habitudes que nous avons depuis Cinquante ans déjà. Comme disait Obama quand il déclenchait la réconciliation avec Cuba : « ce que nous avons fait dans quarante ans qui ne fonctionne pas on le change, ou on l’abandonne ».
Changeons et abandonnons le mensonge : « Ce n’est pas assez d’occuper illégalement le pays », Tout d’abords l’occupation du pays ca date de 1841, et une discussion ridicule est ouverte la dessus entre occupation et achat s’agissant de Mayotte, c’est l’actualité (voir article d’Idriss Mohamed, Mayotte : les Comores ont-ils perdu le nord). Sur ce point je laisse aux historiens de nous éclairer. Ce pendant je reviens sur l’achat pour situer les responsabilités des uns et des autres. Oui La France a occupé illégalement notre pays et je salue les résistances qui ont eu lieu à Mayotte, à Anjouan, à Mohéli et en grande Comores car croyez moi nos grandes pères se sont battus fièrement, pour garder une certaine dignité.
Contrairement à ce que nombreux d’entre nous mijotent, les Maorés n’ont jamais accepté la colonisation. Comme partout dans tout pays il y’avait les pour et les contres. A Mayotte il y avait les Soldats et les Serre-la-main. C'est-à-dire Le groupe Zaina Mdere, Marcel, Giro, pro colonisation et colonisateur, les amis et compagnon d’Ali Soilihi. Le groupe De Abdillah Soilihi, Youssouf Sabil, Ali Baco qui se battaient jusqu’au dernier souffle de leurs vie pour un Comore unis, quatre iles indépendants.
Contrairement à ce que nombreux d’entre nous mijotent, les Maorés n’ont jamais accepté la colonisation. Comme partout dans tout pays il y’avait les pour et les contres. A Mayotte il y avait les Soldats et les Serre-la-main. C'est-à-dire Le groupe Zaina Mdere, Marcel, Giro, pro colonisation et colonisateur, les amis et compagnon d’Ali Soilihi. Le groupe De Abdillah Soilihi, Youssouf Sabil, Ali Baco qui se battaient jusqu’au dernier souffle de leurs vie pour un Comore unis, quatre iles indépendants.
A Mayotte le mouvement pour l’indépendance était fort. Mais, comme toujours, pour affaiblir les plus forts, il est utile d’avoir un complice : Said Mohamed Cheikh grand ami de ceux qui se battaient pour que Mayotte reste dans le giron Comores, fait un faut pas dangereux. Il accepte naïvement de transférer la capitale des Comores Dzaoudzi à l’époque vers Moroni. Il ouvre ainsi une plaie qui ne guérira jamais. Les Chatouilleuses ; Zeina Mdéré et consort sortaient de cet épreuve plus fortes que jamais.
En 1967, un certains Ali Soilihi est élu député. Il siégera à l’assemblée territorial au coté de Marcel Henry. Ces deux hommes, Deviendront vite des amis. Ali Soilihi rencontrera après Debré, Giro : les séparatistes. Des alliances contre nature naitront dans l’hémicycle. Alors que des jeunes Comoriens commencent à se mobiliser pour l’indépendance (le Molinaco, le Pasoco…) ni Ahmed Abdallah ni Ali Soilihi n’adhéreront jamais à ses mouvements indépendantistes et révolutionnaires. Le referendum de 1974, bouleversent tout, en apparence mais ne dérange rien sur la logique du droit. Malgré les turbulences, d’un « S » du comptage Ile par Ile. Ahmed Abdallah, malgré lui, est poussé par le peuple souverain, n’avait pas de choix que de proclamé l’indépendance du pays composé de quatre Iles, le 6 juillet 1975. Acte de bravoure, héroïque…
Surviendra Alors brutalement, le 3 aout 1975, le coup d’Etat. Ali Soilihi renverse la vase (voir l’indépendance dans la citerne, Ali Abdou El-Aniou et l’élan brisé d’Elmamoun…)
Mayotte soit disant vendu pour une minime somme maudite d’argent par Andriana Tsouli, est revendu pour une somme minime d’un pouvoir de deux ans et demi. Ali Soilihi invitera Bob Denard pour la première fois dans notre pays. Denard goutera sans se rassasié les trois avantage de notre pays tout comme les Française installé à Mayotte.
En réalité Ali Soilihi, quand il a fait le coup d’Etat, le petit avion de Lébré n’amenait pas les Français soumis à quitter Moroni vers Paris, non vers Dzaoudzi. Dans la tête D’Ali Soilihi Mayotte c’est la France. Complicité avec ses amis Marcel Henry et Giro, Lebré organisera une descente sur Mayotte, pour soit disant libérer Mayotte. De la poudre aux yeux.
Ali Soilihi aurait après le coup d’Etat envoyé Ahmed Abdallah à Anjouan chez lui. Le mouvement séparatiste Anjouanais est né. A Mohéli Mohamed Hassanaly, alors Vice président d’Ali Soilihi crée le MpM( Mouvement populaire Mohéli).
La mort d’Ali Soilihi et Ahmed Abdallah ne me réjouisse pas, car c’est des humains. Ce pendant, donnons à césars ce qui lui appartient : Denard a rendu l’épais pas à moi mais à ce qui, un jour ont décidé de trahir la nation en offrant à ses enfants sans pudeur ni honte l’héritage Dénard : «d’y avoir lâché Bob Denard et ses mercenaires, responsables de l’assassinat de deux présidents comoriens (Ali Soilih et Ahmed Abdallah Abdérémane) ».
Quant au président Djohar je ne sais pas, mais ce que je bégaie est simple. Il existait des complicités internes sur la déportation de Djohar. Même sur le coup d’Etat. (Lire les mémoires des Djohar). « D’avoir déporté un président comorien en exercice qui avait le malheur de ne pas plaire (Said Mohamed Djohar), Je ne nie pas le soutien de la France au colonel Mohamed Bacar : « d’avoir protégé de bout en bout le colonel Mohamed Bacar, chef de la rébellion d’Anjouan » Mais retournons en arriéré en 1999 sur l’issue Fatal des accords de Tananarive : le fameux ‘ndrimou’ de feu Sabata, paix à son âme. Le ‘ndrimou’ ressemble bien à ce qui se passe aujourd’hui à Mayotte ?
Mohamed Bacar, Bien sur, a eu les soutiens nécessaires des puissances, comme Bachar El Assad aujourd’hui. Il a pus assoir sa ruse par le soutient de la puissance coloniale. Pourtant il a tiré la légitimité de son pouvoir au ‘ndrimou’.
Je ne voulais pas à travers ce texte, parlé des héros et des vilains, loin de la je voulais : « et chacun sait que, des qu’il s’agit de personnalités publiques, les héros des uns sont les méchants des autres, la plus part d’entre nous vivent ou on vécu sous des régimes dont les valeurs morales ont été le mieux décrites par Chinua Achebe dans son livre les démagogues : « du jour au lendemain, tout le monde se mit à montrer du doigt les excès de l’ancien régime, ses pots de vins, son gouvernement corrompu et oppresseur… Tout le monde dit quelle bande de voyous ; et le lendemain matin, l’opinion publique le confirmait… Moi je dis qu’avec des mœurs pareils vous avez une belle mort quand de votre vivant, vous avez su inspirer quelqu’un qui viendra comme ca, tuer vos assassins d’une balle en plein cœur sans demander à être payer. » Nadine Gordimer, Vivre dans l’espoir et dans l’histoire.
« Les autorités comoriennes sont privées de visa pour la France »… « Il faut espérer que le bons sens reprendra le dessus et que cette interdiction de visa sera levée rapidement pour épargner à nos compatriotes des souffrances inutiles »
Et alors, cette interdiction doit durer. Notre gouvernement est incapable de faire face à une telle décision ? Ils sont si petit, jusqu’à se rabaisser et pleurer pour une suspension de visas ? Combien des comoriens Lambda, des étudiants ont eu un refus de visas de la part du consul de France ? Ces dégoutés de visas Schengen ne vivent pas ? Ne voyagent pas ? Es-ce que le monde entier se résume à la France, à l’Europe ? Le monde est composé de Cinq continents dont l’Europe. La France est un pays parmi plus de 170 pays dans le monde. Et voilà notre faiblesse, notre bassesse morale, notre façon de voir les choses qui doivent changer. Tout simplement comme le disait Paul Valery : « que voulons nous ou allons nous ». Nous voulons Mayotte ? Résistons ! Nous voulons l’unité de notre nation dans le respect et le pardon ? Engageons nous dans une stratégie de victoire, de combat diplomatique efficace. Faisons une feuille de route bien claire qui nous amènera vers la libération de Mayotte.
Ainsi tout changement demande une capacité et une maturité d’esprit nécessaire à assumer nos fautes, nos erreurs, d’accepter la rupture pour aller de l’avant, vers un pays prospère ou chacun y trouvera sa part de vie, de justice, de santé, d’éducation, de liberté, de religion, de bonheur, où chaque comorien y trouvera sa part de paix et de joie. Mayotte viendra sans hésitation vivre avec nous. Notre nation sera une nation ouverte et prospère, prudente, réconciliée avec elle-même, avec ses enfants, et avec les autres nations et les peuples du monde. Et comme Montaigne : « Je vois mieux que tout autre, que ce ne sont icy que rêsveries d’homme qui n’a gousté des sciences que la crouste première en son enfance et n’a retenu qu’un général et informe visage, un peu de chaque chose, et rien du tout, à la Françoise. »
Avec dignité et humilité soyons révolutionnaire et réformiste pour changer notre pays en bien pour que Mayotte soit libérer de la colonisation. Pour reprendre Bernard Show : « Certains voient les choses comme elles sont, et disent pourquoi ? Je rêve des choses qui ne furent pas et je dis pourquoi pas. »
Chabani Bourhane,
Ancien Secrétaire général, syndicat des agents de la santé, Comores.