Je viens d'apprendre avec une grande émotion la disparition d'Abdou Bacar Boina. Je voudrais saluer la mémoire de l’homme d’État et...
Je viens d'apprendre avec une grande émotion la disparition d'Abdou Bacar Boina. Je voudrais saluer la mémoire de l’homme d’État et en rendant hommage à l’homme de principes et des convictions.
Abdou Bacar Boina était une volonté. Celle de servir son peuple et de se battre pour rendre aux Comoriens la dignité et aux Comores, son pays qu'il aimait tant, la souveraineté. Sur le chemin, il avait entretenu avec son pays une relation quasi charnelle et de fidélité qui l'emportait sur toute autre chose.
Bacar Boina, c'était d'abord un infatigable combattant. il a consacré sa vie, toute sa vie à un combat dont l'ardeur et la force du courage quand ils sont soutenus par une volonté de replacer l'homme au cœur de tout projet, n'a jamais faibli. Jeune, il incarnera avec force, avec pugnacité et détermination la figure majeure pour l'indépendance des Comores.
Jeune, il sillonnait l'Afrique, l'Europe, le monde pour défendre la cause de notre pays.
À l'ONU, il parlait de l'intégrité territoriale. À l'OUA, il revendiquait avec force la libération. Dans son mouvement, le Molinaco, dont le nom imprime le message que porte notre pays sur un fond de soleil de construction de la nation, il dissertait sur la conscience nationale.
En politique, Abdou Bacar Boina a toujours été fidèle avec ses principes.
Sa vie est marquée par un dogme : La fidélité. Ses convictions et ses choix de vie étaient clairs. Il a toujours fait au nom de l'idée qu'il se faisait des Comores. Dans une époque où ses contemporains multipliaient les alliances des contraires en faisant des mariages somptueux et ostentatoires auxquels ils ne croyaient pas, Bacar Boina a inauguré une autre façon de faire de la politique de cohérence. Il incarnait à lui- seul, l'héritier du soilihisme.
Bacar Boina aimait sa vie avec passion et menait une existence paisible dans sa ville. Grand lecteur, amoureux des livres, j'ai eu la chance de lui offrir "Chaque pas doit être un but", le premièr tome de Mémoires de Jacques Chirac.
Au moment où il entre dans l'histoire, j'exprime mon profond respect pour l'homme d'État pour tout ce qu'il a fait pour notre pays et mon admiration pour l'homme privé. L'homme qui a su concilier la vie politique avec ses idéaux. J'ose espérer que son héritage laissera de nombreux héritiers.
Avec sa disparition, les Comores ont perdu un homme d'État, et une oeuvre de convictions.
En ce jour de deuil, j'adresse à sa famille mes sincères condoléances. Qu'il plaise à Dieu de lui réserver le Salut et la Paix éternelle, et à sa famille un réconfort bien mérité. À Dieu, nous appartenons, à Dieu nous retournerons. Par Msa Ali Djamal