Drame à Koungou: "J’accuse les autorités comoriennes qui font de l’émigration massive de ses ressortissants vers Mayotte un outil politique"

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J’accuse la migrantocratie assassine J’ai une pensée attristée pour la communauté anjouanaise. J’adresse ici mes sincères condoléances...

J’accuse la migrantocratie assassine

J’ai une pensée attristée pour la communauté anjouanaise. J’adresse ici mes sincères condoléances aux proches de la famille décimée à Koungou. Une mère de famille et ses quatre enfants ont perdu la vie dans leur habitation de fortune construite sur flanc colline et emportée par des coulées de boue. 

Une fillette de 6 ans a survécu. Elle est prise en charge par les services sociaux. Le père de famille recevra un appui psychologique. Ce soutien administratif n’effacera pas ce drame de l’immigration clandestine. Il interrogera longtemps notre conscience fautive, conscience corrompue par une migrantocratie assassine. Oui, je dis que ces morts innocentes sont le résultat laxiste d’une politique migratoire morbide. Aussi j’accuse les responsables de ces deuils prévus, inéluctables, arrivés parce qu’ils devaient arriver. 

J’accuse les organisateurs, les gestionnaires et les profiteurs de la migrantocratie franco-comorienne. J’accuse les autorités comoriennes qui font de l’émigration massive de ses ressortissants vers Mayotte un outil politique au service de la revendication territoriale de Mayotte. J’accuse la diplomatie comorienne qui fait de cette immigration mortelle une arme diplomatique de marchandage pour l’aide française au développement. J’accuse la diplomatie française qui fait de ces mouvements de populations vers Mayotte une opportunité d’influence diplomatique renforcée sur le territoire de l’Etat souverain comorien et sur la zone du canal du Mozambique. 

J’accuse les associations humanitaires alliées aux prédateurs de l’archipel indépendant paupérisé, promoteurs de l’idéologie migrationniste comorienne qui déstabilise les institutions mahoraises et le progrès économique, social et culturel du territoire. J’accuse ces organisations non gouvernementales prospérant de la misère itinérante dont l’Etat français est complice. J’accuse la République française d’encourager la dépopulation des Comores dans un esprit de repentance coloniale, de laisser faire l’envahissement de Mayotte par calcul géopolitique, de justifier une stratégie nationaliste comorienne de colonisation migratoire injustifiable. 

J’accuse l’administration de la justice de fermer les yeux sur les occupations illicites de terrains privés et domaniaux et de favoriser une logique d’impunité à l’intérieur de favelas infâmes, véritables espaces de non-droits gangrénés par la petite délinquance et la criminalité. J’accuse la DEAL de contempler avec immobilisme 70 bidonvilles qui ruinent l’attractivité de Mayotte par l’image exécrable que renvoient les logements insalubres, l’habitat indigne et l’urbanisme anarchique. J’accuse la préfecture de culpabilité, pour impuissance à enrayer le phénomène dangereux des constructions illégales sur des pentes abruptes sujettes à des glissements de terrain. 

J’accuse les jeunes activistes du streat-art de la misère, résidus du quart-monde français enrôlés dans une entreprise métropolitaine cynique destinée à rendre invisible avec un pot de peinture les stigmates du tiers-monde sur des baraquements invivables, dépourvus d’eau, d’électricité et du minimum d’hygiène. J’accuse les politiciens mahorais qui clientélisent les migrants comoriens pour leur élection. J’accuse les franco-comoriens d’être les propagandistes sournois de l’immigration sauvage. J’accuse les élus et doctrinaires de la diaspora comorienne d’être les bénéficiaires hypocrites du marché macabre des sans-papiers régularisé par la préfecture de Mayotte.

Toute cette migrantocratie qui se rue sans pleurs au chevet des sinistrés de Koungou est indécente. Tous ces dogmatiques faussement solidaires, percepteurs de l’humanitarisme marchand, ne méritent pas le pardon du jeune miraculé de Koungou endeuillé de la perte de sa famille. A cette pupille de Mayotte, l’Etat doit protection. Et la meilleure manière de lui rendre justice et d’assurer son avenir dans les meilleures conditions est de dire la vérité à l’Etat. Cette vérité est dite dans ce j’accuse. Mais elle mérite d’être entendue et mieux comprise en formulant une autre accusation.

J’accuse La République En Marche de se tromper de projet pour Mayotte. Ce n’est pas en développant prioritairement les Comores que l’Etat contribuera à apaiser le département de Mayotte. C’est en développant résolument Mayotte avec une ambition française et européenne affirmée et revendiquée que la Nation française sauvera des vies comoriennes et garantira la paix sociale et la prospérité de l’ensemble de la population de Mayotte.

Ce discours mahorais, langage de vérité, le chef de l’Etat Emmanuel Macron semble le prendre enfin en considération, en témoigne le récent rétropédalage du gouvernement sur la question des migrants en France métropolitaine. Il faut donc pour mettre un terme au j’accuse que les autorités de la République reconnaissent que Mayotte, terre d’accueil et d’asile des populations indigentes et persécutées de tout l’océan Indien et de l’Afrique de l’Est, est un laboratoire dénigré d’une politique migratoire française vertueuse, et qu’il agisse en conséquences pour éviter la répétition des catastrophes prévisibles. 
Déshérités de leur Etat national, les 5 morts de Koungou jugeaient la départementalisation de Mayotte comme une bénédiction. Ils maudiront dans leur tombe les pluies torrentielles qui ont causé leur mort, et peut-être le statut français de Mayotte qui n’a pas pu leur fournir l’essentiel : un véritable toit et la chance de vivre dans un environnement sécurisant. Le jeune orphelin qu’ils nous laissent en héritage est en droit de maudire ce statut, mais il peut aussi, en toute conscience devenir un acteur de la réussite de la départementalisation de Mayotte, à condition que l’Etat, les élus et la population mahoraise lui offrent ce dont il a plus besoin, non la pitié et l’aumône mais l’éducation nécessaire à son épanouissement et la fraternité constructive de la personnalité humaine.
Par Zaidou Bamana

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