A Madagascar, mercredi 13 décembre, six cents villageois en colère se sont rendus à la prison d’Ikongo, à l’est de l’île. Ces villageois vo...
A Madagascar, mercredi 13 décembre, six cents villageois en colère se sont rendus à la prison d’Ikongo, à l’est de l’île. Ces villageois voulaient la mort de dix individus incarcérés dans le pénitencier afin de faire justice eux même. Ils ont fait évader 120 prisonniers qui courent toujours actuellement.
C’est l’histoire d’une vindicte populaire hors norme. Mercredi matin vers 9 heures, six cents villageois ont pris d’assaut la prison d’Ikongo, dans la province de Fianarantsou, à l’est de l’île. Ces villageois ont parcouru 50 kilomètres depuis leur village de Sahalona. Munis de haches, de sagaies et de couteaux de boucher, ils voulaient sortir du pénitencier dix détenus incarcérés pour meurtre depuis le mois de mai et les exécuter eux-mêmes, pour venger les familles des victimes originaires du village.
Sauf que les détenus en question n’étaient plus dans la prison quand les villageois ont forcé la porte. Hasard du calendrier, ces prisonniers avaient été transférés la veille par les autorités dans une prison plus sûre au sud de Madagascar. Les autorités savaient bien que ces incarcérations étaient contestées au sein de la communauté, mais ne s’attendaient pas à une telle déferlante.
En désespoir de cause, les 600 habitants de Sahalouna ont donc fait un casse de la prison d’Ikongo. Ils en ont profité pour libérer 120 détenus, des bandits, des délinquants et des criminels.
Les agents pénitentiaires, débordés, n’ont rien pu faire. Les gendarmes et les policiers quadrillent actuellement le secteur, avec un renfort spécial autour des bâtiments administratifs, commissariat, tribunal par peur de représailles. Huit détenus sont revenus d’eux-mêmes au pénitencier ce jeudi midi, mais le reste court toujours. ©RFI