J'ai croisé une dame qui me demanda le pourquoi de l’organisation des assises vont juger la classe politique et remettre en cause le pr...
J'ai croisé une dame qui me demanda le pourquoi de l’organisation des assises vont juger la classe politique et remettre en cause le principe de la Tournante. De prime à bord ma réponse est non d’autant que les objectifs affichés sont nombreux et cette Tournante, fut une solution appropriée à un moment charnière de la survie de notre pays en tant qu’Etat.
Les assises nationales sont une concertation inter-comorienne qui mettra sur la table les problématiques récurrentes identifiées sans apriori, lesquelles ont créé de la pesanteur pour le développement que nous voudrions.
Ce sera justement une formidable opportunité pour revenir sur les 42 ans d’indépendance faits de hauts et de bas à travers les 12 ans de mercenariat, les 6 ans de démocratie mercantiliste et balbutiante de la décennie 1990, les 3 ans de gestion militaire et les 14 ans de Tournante avec en filigrane la question épineuse de l’île comorienne de Mayotte toujours sous administration française.. Des secteurs comme la santé ou l’éducation ont fait des grands bonds en avant en témoignent les indicateurs que nous connaissons en comparaison avec ceux connus avant le 6 juillet 1975.
Il leur sera demandé en revanche d’élaborer des fortes recommandations qui puissent casser ce plafond de verre qui veut que l’homme ou la femme comorienne s’en remette toujours à l’avenir. A se demander pourquoi des pays séculaires et riches en ressources naturelles et humaines peinent à se développer alors que d’autres plus petits et moins lotis se hissent au peloton de tête des pays émergents. C’est dire si l’argument de l’absence des moyens financiers ne suffit pas à lui seul pour expliquer notre retard.
Quelle signification donner alors par exemple à l’atonie de nos cadres dirigeants alors qu’une fois installés sous d’autres cieux certains se distinguent par des prix d’excellence et des encouragements.
A l’entrée de la décennie 80 le pays s’est engagé dans un couloir d’endettements massifs évalués à plus de 100 mds kmf mais le résultat est considéré comme mitigé voire calamiteux pour certains domaines mais nous continuons à aller de Charybde en Scylla, de Programme d’Ajustement Structurel en autres Facilités pour espérer se faire déclarer au final Pays Pauvre Très Endetté (PPTE).
Les participants, représentants les institutions, les partis politiques et les organisations non gouvernementales doivent être pertinemment conscients qu’ils ne peuvent pas aller aux assises avec le couteau entre les dents et la hache.
Ils savent aussi que ces rencontres ne sont pas non plus un gros forum des « Vérités-Réconciliations » pour ceux qui veulent profiter de l’occasion pour passer à la buanderie les origines des biens mal acquis. Ce sera, le cas échéant, le travail des parlementaires et des magistrats.
Djounaid Djoubeir