Polémique sur les conditions d'accès des Comores à l'OMC
Polémique sur les conditions d'accès des Comores à l'OMC
Le nouvel ambassadeur de l'Union européenne aux Comores a présenté ses lettres de créance lundi 30 octobre en pleine polémique sur les conditions que l'Union européenne souhaite imposer à l'Union des Comores pour lui permettre d'accéder à l'Organisation mondiale de commerce. Au cœur du débat, l'île de Mayotte, considérée par toutes les institutions internationales comme comorienne et par la France comme son 101e département. Bruxelles demande à ce que l'archipel soit dénommé « territoire douanier des Comores » dans le mémorandum d'accession à l'OMC, ce qui fait grincer des dents Moroni.
Arrivée de l'ambassadeur de l'UE à Beit Salam le 30 octobre 2017 ©Beit Salam |
L'Union européenne considère le « territoire douanier des Comores » comme une simple formulation technique qui permettrait de rester neutre dans le litige franco-comorien au sujet de Mayotte selon Antonio Sanchez-Benedito, l'ambassadeur de l'Union européenne aux Comores.
« L'Union Européenne encourage l'adhésion des Comores aux différentes organisations internationales avec des relations de partenariat qui ne sont pas empêchées par un contentieux notamment en matière de commerce. Pour nous bien évidemment, pour l'Union européenne, Mayotte est une région ultrapériphérique de l'Union européenne. La seule question, c'est clarifier l'application des règles de OMC au territoire douanier de l'Union des Comores », a déclaré Antonio Sanchez-Benedito.
Cette question a été évoquée lors d'une réunion de travail à Genève à laquelle le député comorien Ibrahim Mohamed Soulé a participé. « L'Union européenne nous a demandé de trouver une formule qui ne fera pas apparaître Mayotte dans ces documents. On sent réellement que là, ils sont en train de défendre une région périphérique de l'Union européenne. Ce n'est pas être indépendant, a-t-il affirmé. Pourquoi dans ces conditions, s'ils disent qu'ils sont indépendants, ne pas reconnaître les résolutions des Nations unies ? Mais quand on voit qu'ils prennent faits et causes pour l'un de leurs Etats membres, là justement ça prouve qu'il n'y a pas de neutralité mais au contraire qu'il y a un parti pris ».
Malgré le soutien d'une quinzaine de pays membres, les Comores risquent fort de ne pas intégrer l'OMC en décembre prochain. ©RFI