ECHEC DES DISCUSSIONS AVEC LE M11 : LE FORMAT DU COMITE DE PILOTAGE DECRETE PAR AZALI EST REJETE… Le rejet du format du comité de pilot...
ECHEC DES DISCUSSIONS AVEC LE M11 : LE FORMAT DU COMITE DE PILOTAGE DECRETE PAR AZALI EST REJETE…
Le rejet du format du comité de pilotage n’est pas d’inspiration séparatiste. C’est loin d’être une affaire anjouanaise comme certains voulaient le présenter ! Ceux qui cherchaient noyer le débat de cette façon pour empêcher les comoriens de poser les bonnes questions et de demander plus de garanties de transparence, de cohérence et de sérénité dans le processus pour de vraies assises se sont heurtés à la réalité des choses et en sont à leurs frais.
Cet après-midi, le mouvement du 11 a reçu une délégation tripartite de Wamwali, de Wagazidja et de Wadzuani venus spécialement lui signifier à leur tour qu’ils ne se reconnaissent pas dans le format décrété par Azali. Ce rejet du comité du pilotage des Assises nationales qui traverse toutes les îles a été précédé des prises de position du Front Républicain, du Mouvement du 17 février 2009, de la diaspora, du Mouvement de jeunes Avertis (MOJA), de beaucoup d’associations féminines, de certains intellectuels et des partis politiques qui n’acceptent pas que le pouvoir s’accapare des Assises de la sorte. Il faut également compter avec une opinion publique nationale largement au fait des manœuvres du pouvoir qui travaille pour un agenda caché et voit à juste titre une nouvelle mésaventure aux lendemains incertains pour le pays.
La rencontre s’est soldée par un échec. Le M11, phagocyté par le pouvoir, reprend à son compte la rhétorique de celui-ci et cherche à empêcher toute voix dissonante à la politique d’Azali au nom du caractère « national » des Assises. Les délégations qui ont rencontré le M11 n'acceptent pas cette arnaque du siècle et vont se réunir demain pour décider de la suite à donner ...
Le M11 n’a aucune légitimité pour agir de la sorte et sa contestation reste de l’ordre du possible. Nous sommes dans un pays où la constitution et les instituions ne sont pas mises en cause sauf si Azali décrète un coup de force difficile à concevoir d’autant plus que son pouvoir est le fruit d’une alternance démocratique. Le M11 ne peut tenter un passage en force avec le pouvoir. Il doit prendre le temps d’écouter les doléances des uns et des autres, et d’agir en conséquence pour faire des Assises une occasion historique de fédérer les comoriens dans une idée commune de repenser leur société à la lumière des erreurs du passé, et non de diviser les Comores comme c’est le cas actuellement.
L’arrogance et l’autisme n’ont pas leur place à ce stade du processus. L’adhésion de tous à ce projet d’Assises est indispensable ! Elle doit être le fruit d’un travail de partage, de confiance mutuelle et réciproque et non de coercition. Le M11 doit accepter de rectifier le tir au lieu de ressasser la rhétorique hypocrite et fourbe du pouvoir.
Ahmed BOURHANE