Bien que je garde un grand respect pour monsieur Azali Assoumane en sa qualité de président de la République, je ne peux pas me taire devan...
Bien que je garde un grand respect pour monsieur Azali Assoumane en sa qualité de président de la République, je ne peux pas me taire devant ses dérives verbales qui annoncent une dictature en gestation.
Photo d'archives |
Vous étiez nombreux à condamner à juste titre les propos du vice-président Moustadrane par lesquels il appelait au lynchage et à la déportation de tous ceux qui veulent troubler l’ordre public. Bien que tout a été dit en parabole tout le monde avait reconnu le ou les destinataires du message.
Il y a moins de 72 heures au cours d’un meeting politique dans le Ngoumaké le président Azali en sa qualité de chef des armées n’est pas allé de mains mortes, pour réitérer les menaces de châtiments physiques contre tous ceux qui refuserait la caporalisation des politiques. En effet, le président a parlé certes en énigme, mais il a été claire en racontant l’histoire de la jeune fille habitée par le démon, se présentait et au nom d’une personne décidée pour soutirer à sa famille ce dont elle avait besoin et que le salut et l’arrêt du chantage sont venus quand le père de famille a sévi en lui assénant des coups de fouets au lieu de lui servir des offrandes. Mais aussi le président Azali a suggéré aux mécontents de quitter le pays pour l’étranger comme il l’avait suggéré auparavant, son vice-président.
Force est de constater, que les menaces du président ont pu refroidir contre tout attente, ceux qui n’avaient pas hésité à dénoncer les propos de son vice-président. Or, il apparaît clairement, suite aux propos d’Azali, que Moustadrane a servi d’éclaireur en service commandé car les différents orateurs à l’instar du vice-président, ont désigné le diable à l’origine des troubles et rappelé les sanctions par les coups de fouets en cas de refus de l’exil à Madagascar ou ailleurs mais pas à Mayotte l’a bien précisé le président de la république.
Animé d’un sentiment patriotique, et sans esprit partisan, je me permets de rassurer le président de la république en lui disant que le séparatisme est une démarche politique révolue, comme la dictature politique et jamais les Comoriens n’accepteront en aucun moment ni l’une ni l’autre.
Autrement dit, je voudrais vous rappeler que vous êtes démocratiquement élu et vous avez hérité d’un pouvoir stable avec une constitution ayant prévue la possibilité d’une éventuelle révision par voie référendaire ou parlementaire. Par conséquent des assises quelles qu’elles soient leurs importances ne bénéficient d’aucune légitimité pour réviser la constitution voire engager des démarches pour provoquer sa révision.
Néanmoins, je m’oppose au boycott des assises en espérant que le président prendra en considération les revendications légitimes de ceux qui dénoncent la composition unilatérale par le gouvernement d’une commission non représentative.
Enfin, je n’ose pas croire que les manœuvres d’Azali constituent un début de provocations avant la reprise du pouvoir par les armes sous prétexte de pacifier le pays tel a été le cas avant son premier coup d’état.
Amaldine Bacar Saïd