Alors que le gouvernement comorien compte sur les recettes propres pour réaliser une grande partie des promesses du chef de l'Etat, cel...
Alors que le gouvernement comorien compte sur les recettes propres pour réaliser une grande partie des promesses du chef de l'Etat, celui-ci a décidé de se séparer prématurément d'un directeur des impôts qui a su de se montrer à la hauteur des objectifs fixés.
En cédant aux pressions de son ministre des Finances, Said Ali Chayhane, qui n'avait pas de bonnes relations avec l'ancien directeur général des impôts, le chef de l'Etat a fait un pari risqué.
Le nouveau directeur des impôts sera-t-il capable de maintenir le cap ? C'est toute la question que l'on se pose après le limogeage inattendu de Youssouf Yahya, arrivé à la tête de l'administration fiscale il y a tout juste 9 mois sans la bénédiction de la CRC, le parti du président.
Certes Mohamed Hamadi est un jeune haut cadre de l'administration fiscale, ambitieux, il est aussi CRC. Mais son principal handicap demeure toujours les lobbys des agents qui rôdent autour du ministre des Finances et du chef de l'Etat.
En colère contre l'ancien directeur général qui avait bouché beaucoup de leurs tuyaux de corruption, ils se sont montrés publiquement hostiles à la nouvelle politique de la direction qui était pourtant concluante pour les affaires du gouvernement.
De juillet à décembre 2016, les recettes fiscales ont atteint 92% des prévisions budgétaires contre 28% au 30 juin, soit avant la nomination de Youssouf yahya. Du janvier au 30 avril 2017, l'administration fiscale a réalisé plus de 21% des recettes par rapport aux prévisions budgétaires annuelles.
« On aurait pu atteindre les 25% si le ministre avait répondu aux doléances de la direction », regrette un agent qui précise que le directeur avait entre autres demandé « le changement de certains responsables dont les efforts étaient de ralentir voir bloquer l'entrée des recettes ». Le chef de l'Etat a choisi de se séparer de Youssouf Yahya pour conserver des agents qui ne font que 5% des missions qui leur sont assignées.
Et pourtant, selon une source fiable, le chef de l'Etat aurait reconnu la semaine dernière le succès de l'administration fiscale lors de l'une des rencontres mensuelles avec les directions financières. Chayhane a-t-il eu raison d'exiger la tête de Youssouf Yahya ? Réponse dans les trois prochains mois.
Ortega Abdou Hassani
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