Le Président Azali doit être le sauveur des Comores, Il faut réformer en profondeur l'Etat
Le Président AZALI Assoumani a été élu pour éradiquer la corruption, restaurer la justice et réformer en profondeur l'Etat, nous ne pouvons pas pardonner les actes les plus graves comme si c'étaient de petits larcins
En Corée du Sud, la conseillère de la Présidente Park Geun-hye est jetée en prison pour trafic d'influence et corruption, la Présidente elle même doit démissionner et la conséquence est dans une gouvernance désormais renforcée.
En Afrique du Sud le Président Jacob Zuma doit rembourser des frais de réfection de son habitation et des accusations de favoritisme le conduisent au bord de l'impeachment.
Dans les deux cas la démocratie est renforcée par des procès impartiaux et rigoureux qui renforcent l'Etat de droit.
Aux Comores le prédateur Ahmed Abdallah Sambi et son successeur Ikililou Dhoinine se sont rempli les poches sans vergogne. D'abord avec la vente de la citoyenneté et des passeports au Koweit et aux Émirats Arabes Unis. Il s'agit là de plusieurs centaines de millions de dollars détournés des caisses de l'Etat, pour un enrichissement scandaleux des dirigeants malfaisants au détriment du peuple. Rappelons simplement que ces sommes représentent entre le tiers et la moitié du Produit Intérieur Brut comorien, c'est à dire plus du tiers et un peu moins de la moitié de la richesse produite aux Comores chaque année !!!!
Il ne peut être question de laisser cette affaire trainer pour l'oublier. Le silence et l'oubli seraient deux coupables complices. Si nous voulons voir la corruption disparaître et l'Etat de droit prendre racines chez nous, il faut agir contre ces hommes là sans la moindre complaisance et le peuple doit le rappeler jour après jour. C'est l'avenir de nos enfants qu'ils ont confisqué, sans gêne, sans scrupules, avec l'avidité de prédateurs affamés.
Et nous devons le faire car c'est le seul moyen de changer cette mentalité indigne qui fait que quelques uns confisquent le droit à la vie de quasiment tous les autres. Sinon nous n'aurons comme futur qu'un monde sans avenir. Sambi et Ikililou doivent rendre ce qu'ils ont volé.
Ils doivent d'autant plus être poursuivis que l'affaire de la deuxième licence de téléphonie mobile est un exemple de plus que ces dix dernières années furent un pillage systématique des caisses de l'Etat, de détournement des gisements de richesse. L'affaire Boule Mining était un ballon d'essai, il n'y eut pas de suite pénale et la suite est un nouveau scandale avec un détournement de potentiel de recettes qui va remplir les comptes de prédateurs, toujours les mêmes.
Comores Telecom n'avait rien fait pour adapter notre réseau à la modernité, les recettes assuraient la belle vie des dirigeants politiques qui pouvaient voir là une source régulière leur permettant d'arrondir régulièrement de coquets patrimoines. Comores Telecom maintenait des coûts élevés, oubliait d'investir dans la fibre optique et d'offrir un accès rapide à Internet, condition indispensable de développement touristique et d'avenir pour tous. Il y avait un mépris affiché des aspirations de notre jeunesse qui sans les développements d'internet demeurera, sur tous les plans, à l'écart des progrès économiques et sociétaux. Cette quasi certitude d'être au dessus des lois doit être balayée, nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude pour se justifier. Ce contrat est révoltant, du côté comoriens, il exprime en fait la continuité du tout est permis puisque nous sommes en place qui avait caractérisé l'ère Sambi; du côté du concessionnaire, il n'est pas davantage acceptable qu'il exploite sciemment la rapacité ou l'ignorance, à l'égard des Comores il s'agit
là au mieux d'un abus de faiblesse de leur part et au pire d'une complicité d'escroquerie caractérisée. Dans les deux cas c'est inacceptable. Les comoriens doivent savoir en effet, que le prix réel d'une telle licence n'est pas inférieur à 10 millions de dollars, c'est la mise de départ. Où sont passés les millions manquants ?
Il faut une enquête et une réponse, puis une condamnation lourde, les comoriens ne peuvent plus être spoliés.
Les temps ont changé, il ne sera plus permis de faire n'importe quoi, de détourner sans que des voix toujours plus nombreuses se lèvent et crient leur colère et celle ci durera aussi longtemps que le glaive de la justice ne sera pas passé.
J'ai rappelé la responsabilité des deux précédents présidents dans ces dérives insupportables, bien sûr ils n'ont pas agi seul, la complicité de Mohamed Ali Soilihi ( Mamadou) le puissant argentier des deux précédents régimes, est avérée. L'homme a acquis une certaine aisance à se mouvoir dans les eaux troubles, il doit également être entendu par la justice et rendre des comptes.
Lorsque les avantages accordés sont réellement déséquilibrés, il est également admis qu'il y a un soupçon de corruption, tout va dépendre du lieu du jugement, ici le fait est manifeste et il est clair en outre qu'il y a eu manipulation en raison de la date du contrat. Un Etat est en droit de contester des abus manifestes sous tendus par des turpitudes avérées et le" partenaire" commercial pourrait devoir subir des pénalités en sus de l'annulation. Il y a lieu d'avoir une attitude
différente selon le degré de développement d'un Etat.
Il y a un autre volet que nous ne pouvons pas passer sous silence. Le monde nous observe, les bailleurs de fonds dont nous avons tant besoin pour mettre les Comores sur les rails nous observent, ils sont eux aussi scandalisés et ils attendent de voir comment le Président Azali Assoumani va agir pour rattraper ces fautes impardonnables. Le Président doit donner un signal fort à la communauté internationale, il n'y a qu'un seul moyen d'y parvenir, il faut engager des poursuites qui indiqueront clairement que les Comores ont décidé de se tourner résolument vers l'avenir, c'est à dire de combattre sans indulgence les actes de corruption avérés. Le monde nous observe, les comoriens approuveront dans leur grande majorité ce signal fort qui résonnera comme le début d'une nouvelle ère.
Said HILALI
3 décembre 2016