Si je vous écris, c'est pour vous expliquer la situation des étudiants comoriens de Maroc un pays où vous avez passé une partie de votr...
Si je vous écris, c'est pour vous expliquer la situation des étudiants comoriens de Maroc un pays où vous avez passé une partie de votre vie estudiantine. Comme une majorité de jeunes Comoriens se trouvant à l’extérieur de leur pays pour leurs études rencontre presque les mêmes difficultés. Etant le premier étudiant comorien du Maroc depuis le 06 septembre 2015, je m’adresse à vous pour donner des chiffres et vous citer des difficultés que vous et votre gouvernement doivent rapidement trouver une solution à ces problèmes qui nécessitent juste un petit effort de votre part, car tout est mis en place par le gouvernement marocain. Et oui tout est en place car même les autorités marocaines et comoriennes en visite au Maroc ne peuvent pas se taire, ils nous en parlent.
Monsieur le président, Aujourd’hui, on parle d’un chiffre estimatif de plus de neuf cents (900) étudiants comoriens au Maroc, En tant qu’étudiant-citoyen comorien engagé, je peux vous donner, seulement, le nombre exact d’étudiants qui fréquentent les établissements publics qui sont au nombre de cinq cent quatre-vingt-seize (596) avec ou sans bourse et au nombre de quatre cent vingt-quatre (424) étudiants qui bénéficient des bourses de l’Agence Marocaine de Coopération Internationale (AMCI). S'agissant du nombre des étudiants fréquentant les écoles privées, personne ne peut vous donner un chiffre concret comme je viens de le faire avec ceux du public parce que personne n’informe quiconque de l’arrivée d’un étudiant d’une école privée, ce qui pourrait permettre à l’Association des Comoriens Etudiant au Maroc (ACEM) de faire le point sur l’évolution de l’effectif des étudiants comoriens qui s’installent au Maroc.
Toutefois les démarches se poursuivent pour établir un tableau avec un chiffre estimatif voire même exact du nombre d’étudiants comoriens en général et des écoles privées en particulier. En ce qui concerne le taux de réussite, en 2015, il y a eu 145 diplômés comoriens dans les établissements publics marocains comme vous le savez, nous n’avons pas le chiffre exact des étudiants des écoles privées, mais on parle d’un chiffre estimatif de « soixante-onze (71) étudiants, ce qui nous ramène à un total de deux cent seize (216) étudiants comoriens diplômés en 2015 au Royaume du Maroc. Certes, je ne peux vous donner un chiffre exact du nombre des étudiants comoriens au Maroc mais ce que je viens de vous donner, je parie qu’aucun de vos ministères ou Directions ne peuvent vous donner ce que j’ai cité en haut.
Vous voyez, les temps changent et évoluent au Maroc. Le nombre augmente de jour en jour, de votre génération à notre génération, seuls nos dirigeants ne se rendent pas compte qu’ils doivent évoluer. Vous qui avez dirigé et qui dirigez le pays, vous vous rendez compte ce qu’en plus de l’ouverture de l’Université des Comores si vous aviez laissé un héritage aux étudiants comoriens effectuant leurs études à l’étranger, je ne restais pas là en train de vous écrire en tant qu’étudiant, mais peut-être je serais en train de servir mon pays.
L’avenir d’un étudiant comorien au Maroc est sous un nuage, si l'on a permis à votre génération de vivre au-dessus de vos moyens, la nôtre vit avec rien et sans espoir.
Monsieur le président, je ne vous demande pas l’impossible, je suis parmi les rares étudiants conscients de la situation économique, financière et sociale de notre cher pays, mais je vous demande juste de rendre ce qui appartient à ces étudiants.
- - D’abord, je fais référence à une cinquantaine (50) de bourse que les étudiants comoriens perdent chaque année à cause de la négligence ou mauvaise décision que vous preniez tous les ans. L’État marocain vous accorde cent cinquante (150) bourses chaque année. Vous distribuez ces dites bourses à 150 bacheliers en oubliant qu’il y a plus de 100 étudiants diplômés de licence et Master dans beaucoup de disciplines des différents établissements du Royaume du Maroc qu’ils sont dans le besoin pour subvenir à leurs besoins s’ils s’inscrivent à un niveau supérieur. Au final, pas plus de 100 dossiers de bacheliers sont acceptés par l’Agence et plus de 50 bourses se vaporisent chaque année, ce qui explique que les étudiants que vous avez envoyés au Maroc avec bourse, il y a trois ou cinq ans souhaitant poursuivre ses études après leurs premiers ou deuxièmes diplômes de leur parcours, reste sans argent pour vivre convenablement et se trouve dans l’obligation de dépendre à 100% à leurs familles même si cela pouvait être évité sans rien faire.
Mais le plus déprimant, pendant que l’État marocain donne la chance à ces jeunes d’aller plus loin dans leurs études, le nôtre encourage, inconsciemment, le retour de ces jeunes, une fois leurs études terminées, une fois leurs beaux diplômes inutiles obtenus de rejoindre sans doute d'abord les rangs fournis de jeunes chômeurs avant d'enquiller pendant des années les stages.
Et s’ils appliquent les mêmes méthodes, que vous avez appliqué pour gagner les places que vous occupez aujourd’hui, vous les virer parce qu’ils ont été embauchés par votre prédécesseur ou encore parce qu’ils ont juste contresigné leurs contrats d’embauche en période électorale. J’aurais aimé détailler plus sur ce sujet, mais pour des raisons professionnelles, je préfère que l'on prenne contact avec l’ACEM pour avoir plus d’informations afin que ces étudiants bénéficient ces bourses perdues chaque année.
- - En outre, le Maroc est sans doute parmi les pays qui comptent une forte communauté comorienne. Certes, formant en majorité des étudiants, mais cela n’est pas une raison de ne pas avoir au moins un Consulat Général vu qu’une ouverture d’une Ambassade vous paraît impossible pour l’instant comme vous nous dites souvent. Vu la rigidité de la procédure administrative que le Maroc a instauré, l’ouverture d’un consulat est très important et très urgent, car la majorité de vos citoyens jeunes étudiants, futurs cadres du pays, surtout ceux qui fréquentent les établissements privés rencontres des difficultés en commençant par leurs arrivés au Maroc, en passant par l’authentification de leurs diplômes obtenus aux Comores et leurs dépôts de demande de séjour qui leur permettent de circuler librement sur le territoire marocain dans toute tranquillité.
Voilà pourquoi, Monsieur le Président, j’ai pensé vous écrire. Vous me direz qu’il y a beaucoup de problèmes à gérer pour s’occuper des étudiants comoriens à l’étranger dont leurs
familles doivent s’en occuper et que je suis parfaitement égoïste, je ne plaide qu’aux étudiants comoriens du Maroc. C'est sans doute un peu vrai. Mais mon égoïsme n'est rien en comparaison de l'égoïsme dont avez fait preuve vos prédécesseurs et vous-même, qui avez sacrifié notre génération en gaspillant l'argent public pour ne pas avoir à prendre de décisions difficiles.
Je me dis quand même, Monsieur le Président, que vous allez faire "bouger les choses", que vous allez redonner un peu d'espoir à la jeunesse qui vous a vu échelonner encore une fois la magistrature du pays. Aujourd’hui, je reste optimiste qu'en fait, votre première expérience en étant chef de l’État et vos grands discours enflammés sur les jeunes pendant la campagne vous permettront de vous sauver cette jeunesse.
Voilà ce que je tenais à vous dire, Monsieur le Président, le modeste étudiant-citoyen que je suis et le chômeur qu’il me tarde d’être.