Le départ prématuré d’Aboubacar Said, ancien officier de gendarmerie et ancien huissier de justice, nous prive d’un ami fidèle, d’un compag...
Le départ prématuré d’Aboubacar Said, ancien officier de gendarmerie et ancien huissier de justice, nous prive d’un ami fidèle, d’un compagnon constant, d’un modèle de courage et de sincérité.
De courage et de sincérité, il en avait déjà fait preuve, au cours de nos années de lycée, lorsqu’il incarnait le mouvement des élèves qui ne se reconnaissaient pas dans la fascination des idées de Mao, alors considéré comme le dernier phare d’Alexandrie. Pour le contrôle de la coopérative, il avait fait campagne avec vigueur contre la frange noyautée par l’ASEC avec sa « dictature du prolétariat", arguant que ces idées -là s’opposaient à nos valeurs musulmanes.
De courage et de sincérité, il a en a fait preuve lorsqu’il a estimé ne pas pouvoir accepter le" bon" mariage, arrangé par son père (qui était prêt à payer tout son anda) et qui aurait pu lui garantir une ascension sociale rapide. Là ou les carriéristes auraient tergiversé, il a écouté son cœur...
De courage et de sincérité, il en a encore fait montre lorsque, jeune officier de gendarmerie promis à une brillante carrière, il a choisi de remettre sa démission pour, disait-il, ne pas cautionner des agissements contraires ses valeurs.
Plus tard, devant la maladie, Il nous donnera, à tous, une autre leçon de courage et ne cédera à personne une once de sa dignité. Par Ali Moindjié