Tout observateur de la vie politique le sait : la politique est tout autant une affaire de raison que d'émotion. Et celle-ci atteint so...
Tout observateur de la vie politique le sait : la politique est tout autant une affaire de raison que d'émotion. Et celle-ci atteint son paroxysme lors des campagnes électorales, et surtout lors des attentes des résultats. C'est certainement ce qui a conduit mon ami Mahmoud Ibrahime (pourtant intellectuel de haut niveau) à s'égarer dans des contre-vérités juste grossières.
De quoi s'agit-il ? D'un débat, d'ailleurs de qualité, diffusé par Africa 24 samedi 23 avril, qui a opposé Abdou Katibou et ARM au cours duquel quelques approximations ont été effectivement avancées de part et d'autre pour justifier des thèses. Et Mahmoud Ibrahime, pourtant historien, a cru bon de mentir pour sauver le soldat ARM malmené par Katibou. Il avance deux mensonges pour faire d'une pierre deux coups : démontrer qu'ARM avait l'ascendant lors du débat et asséner les mêmes insanités répétées par son camp depuis qu'il a été battu aux élections d'après les résultats proclamés par la CENI.
Premier mensonge : Mamadou n'était pas le candidat du pouvoir ! Je rappelle juste accessoirement qu'il est le vice-président d'Ikililou Dhoinine jusqu'au 26 mai prochain, que Nourdine Bourhane est le vice-président chargé de l'aménagement du territoire, que Houmed Msaidié est le ministre de l'intérieur et des élections depuis avril 2015 et qu'Abiamri Mahmoud était le puissant directeur de Comores Télécom pendant presque quatre ans et demi. Ce groupe-là, qui s'est servi honteusement de l'appareil étatique pour faire campagne, a été incapable de gagner le moindre fauteuil d'après les premiers résultats sous réserve de confirmation.
Deuxième mensonge : Ibrahim Halidi ne soutenait personne. Faux et archi-faux : cet ancien candidat de la CRC à la présidentielle de 2006 était bien au côté d'Azali et il a même fait des meetings communs avec lui. Une photo, publiée par Msa Ali Djamal, de sa présence dans une réunion faite par Azali à Ouani en témoigne.
Presque seul, dépassé par les événements qu'il n'avait pas prévus, parfois de mauvaise foi, Mahmoud Ibrahime en vient à nier la stricte réalité.
Mais pour le soutenir, je peux l'aider à croire que Mamadou fut le candidat de l'opposition et que l'opposition a fraudé contre le pouvoir comme cela se passe aux Comores et dans plusieurs pays africains.
Nassurdine Ali Mhoumadi, docteur ès Lettres, essayiste et professeur.
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