A Madagascar, vendredi matin 1er avril, c'est tout un quartier de la capitale qui s'est retrouvé paralysé par une grève des chauffe...
A Madagascar, vendredi matin 1er avril, c'est tout un quartier de la capitale qui s'est retrouvé paralysé par une grève des chauffeurs de taxi et des transports en commun. Un mouvement de protestation collective extrêmement rare dans ce pays où l'on est peu habitué à manifester quand l'appel n'est pas lancé par un parti politique. La raison de cette colère : une portion de route trop abîmée et jamais réparée. Et qui n'est pas la seule dans cet état dans le pays.
« Le trou ressemble à un escalier ! », s'exclame Rija, chauffeur de taxi. La route d'Andohan'i Mandroseza, il ne la supporte plus. Un an et demi qu'elle est impraticable. Des trous hauts de 20 centimètres, des pierres qui crèvent les pneus, sur 300 mètres.
Ce 1er, dès 7h, à l'appel de six associations de transporteurs, près d'un millier de personnes se mettent à bloquer la route. Associations de transporteurs, habitants du quartier, commerçants, ils étaient des centaines à barrer le chemin à toutes les voitures. Y compris celle du président du Sénat, qui emprunte chaque jour ce tronçon. Ce dernier n'a eu d'autre choix que de contacter les ministres en charge de l'aménagement du territoire et de la réfection des routes pour pouvoir calmer la population et franchir le barrage.
Quand Honoré Rakotomanana arrive à 7h30, la foule l'empêche de passer. Il appelle alors en urgence le ministre de l'Aménagement du territoire. « Je lui ai dit : "je suis bloqué ici parce qu'il y a longtemps qu'on a promis de réhabiliter cette route, mais la parole n'est pas suivie d'actes. Il faut que quelqu'un vienne aujourd'hui même pour prouver que l'on passe à l'acte." »
Et l'appel aboutit. A 11h, cinq techniciens mandatés par les ministères d'Etat et des Travaux publics arrivent sur les lieux pour constater les dégâts. Harivola Ravelonahina, un des présidents d'associations de chauffeurs et propriétaires de taxi-bé, les reçoit. « On a regardé l'état de la route et ils nous ont promis qu'ils vont commencer à réparer la route avant dimanche. S'ils ne le font pas, on va continuer la grève, encore plus fort », prévient-il.
Hier soir, des témoins affirmaient avoir vu des engins de chantier sur les lieux de la grève. De bon augure, donc. Si les travaux commencent véritablement ce week-end, la protestation d'hier pourrait bien faire des émules, ailleurs dans la capitale ... et dans tout le pays. RFI