Les électeurs Comoriens sont convoqués le 10 avril prochain , pour élire le président de l’Union pour un mandat de cinq ans. En théorie,...
Les électeurs Comoriens sont convoqués le 10 avril prochain , pour élire le président de l’Union pour un mandat de cinq ans. En théorie, tout semble parfait, sauf que le choix des électeurs ne sera pas tenu compte comme le premier tour qui a eu lieu en Grande-Comore au mois de février passé. Comment doit-on ménager l’avenir et de se prémunir contre les irrégularités ou fraudes constatées au premier tour ?
Les 20 candidats sur les 25 étaient déterminés au départ à exiger un recomptage comme préalable avant la tenue d’un second tour ; mais du côté de la majorité présidentielle, il n’était pas question de céder aux exigences de l’opposition pour sauver une démocratie que très peu d’entre eux ne croient à ce régime ; pour eux la démocratie occidentale n’ a rien à voir à la démocratie Africaine.
La recherche effrénée des postes et des privilèges, sans aucune conviction, les alliances contre-nature, les transhumances politiques sont ressenties comme des trahisons pour les uns mais un code de déontologie politique pour les arrivistes politiques Comoriens de tout bord pour les autres. La fragilité des institutions Comoriennes et la tentation de faire partie du camp du candidat de l’ administration pressenti gagnant par la fraude divisent les combattants de l’enracinement de la démocratie aux Comores. La campagne du second tour a débuté sans recomptage des résultats du premier tour, et sans le maximum de garantie anti-fraude.
Encore une fois la corruption a gagné au détriment d’une démocratie saine et durable, c’est –à dire des élections libres et transparentes avec le respect du choix du peuple. Comment une citoyenneté démocratique peut –elle émerger et se construire en culture alternative? Pour nous, une culture politique a du mal à s’installer dans l’archipel car la misère matérielle fait voler en éclat des valeurs fondamentales que l’individu doit croire telles que la loyauté, l’honnêteté intellectuelle ,l’intérêt général , la distinction entre le bien de l’Etat et celui du privé.
Celui qui sert son pays sans voler à l’Etat est perçu par la population comme un loser. C’est pourquoi la corruption de haut vol s’exerce dans le cénacle étroit des détenteurs du pouvoir politique. Le détournement de l’argent public est relativement admis par la population dans la mesure où il est partiellement distribué. Les résultats du deuxième tour risquent d’être détournés comme au premier tour mais la bataille va être dure car l’ancien président Azali va l’emporter dans l’ensemble des iles, puisqu’ il a des soutiens solides par rapport à Mamadou entre les deux , les réseaux de la France-Afrique qui tirent les ficelles en coulisse durant cette échéance vont se pencher sur Azali .
Mohamed IBRAHIM MIHIDJAY