La construction des Etats nés de la décolonisation se heurte à plusieurs obstacles . Souder la population et enraciner la d...
La construction des Etats nés de la décolonisation se heurte à plusieurs obstacles . Souder la population et enraciner la démocratie sont complexes . Ensuite ces Etats peinent à , s’affirmer sur la scène internationale . Peu de pays décolonisés ( par exemple l’ inde ,en Asie le Sénégal , Maurice en Afrique) parviennent à installer une démocratie durable . le plus souvent , un homme fort s’assure de l’appui de l’armée et s’entoure d’un clan dont il achète la confiance avec l’appui de l’ancienne puissance coloniale c’est le cas d’AHMED ABDALLAH aux Comores de 1978 à 1989, mais aussi en Afrique surtout francophone .
Pour le cas de la primaire présidentielle aux Comores , les irrégularités constatées dans ce scrutin sont pour nous un secret de polichinelle ; mais nous pensons que des leçons doivent être tirées, car le peuple Comorien est mûr avant d’aller voter à titre d’exemple le taux d’alphabétisation est de 77.76 pour cent selon l’ ONU ,autrefois l’analphabétisme a compliqué la participation à la vie politique .Comment voter et s’informer quand on n’a pas l’ accès à l’écrit ? Ce n’est plus le cas aujourd’hui , avec le succès des nouvelles technologies d’ informations et de communications ,tout le monde est au courant de la vie politique du pays . Frauder dans une élection et pratiquer le clientélisme sont deux éléments inséparables de l’histoire politique des Comores .
Ainsi depuis la fin de la Deuxième guerre mondiale , surtout depuis l’ autonomie interne , ou le jeu politique occulté durant l’ entre-deux-guerres , le clientélisme a retrouvé droit de cité ; il est redevenu le fondement du pouvoir politique aux Comores , pouvant consacrer tel individu au dernier stade du cursus social , celui où l’on touche enfin les prébendes d’une longue besogne souterraine . Durant les onze ans de règne du feu AHMED ABDALLAH , tous les scrutins organisés durant cette période sont gagnés par le pouvoir en place , les procès verbaux sont rédigés avant le dépouillement de chaque scrutin , ces pratiques ont toujours existé et continuent de l’être malheureusement car aux Comores l’appareil judiciaire est sous la houlette du pouvoir et la séparation des pouvoirs existant dans les pays démocratiques de l’ occident est un vœu pieu aux Comores .
Ceux qui s’attendaient à un recomptage ou à une correction logique du scrutin doivent comprendre que la démocratie occidentale n’ a rien à voir à une démocratie tropicale pratiquée en Afrique . Nous tenons à rappeler qu’ un début de démocratie a vu le jour au début des années 1990 , mais les premières élections démocratiques organisées après la disparition tragique d’ AHMED ABDALLAH ont été encore entachées d’irrégularités. Après une campagne animée , mais une faible participation huit candidats se sont présentés devant les suffrages des électeurs , le 18 février 1990 . Quelques jours avant l’élection , un sondage situait Djohar en troisième position , derrière les deux leaders de l’opposition , Said Ali Kemal et Mohamed Taki .
Le 18 févier , Ali Mroudjae et les sept candidats de l’opposition ont relevé des irrégularités ( encre délébile , manque de bulletins aux couleurs de certains candidats , bureaux fantômes à Moroni , urnes sans cadenas ,cartes d’électeurs distribuées à des mineurs ). Le ministre de l’intérieur de l’époque , Omar Tamou a essayé de se disculper , et tous ont réclamé la venue d’un observateur de l’ OUA , le résultat final de ce scrutin a été attribué à Djohar candidat du parti de l’ Etat de l’époque à savoir le UDZIMA alors qu’au premier tour c’est Taki qui était en tête ,donc la fraude électorale aux Comores est une pathologie millénaire et génétique de la classe politique comorienne. Les électeurs votent , on doit respecter leurs choix . IL revient au président sortant qui ne se présente pas d’exiger un scrutin sans fraude. Ce qui doit compter pour un président , c’est la trace qu’il laissera . Le pire pour un président c’est quand il n’a rien fait d’ essentiel .
Le gouvernement actuel , même les prochains gouvernements , doivent respecter et promouvoir des normes et pratiques démocratiques élevées dont la liberté des médias . On ne fera pas taire les manifestations pacifiques ou la presse libre en faisant usage des forces de l’ordre pour disperser les manifestants ou plomber l’opposition .Les hommes politiquesde ce pays dirigent de manière successive avec les mêmes pratiques anti démocratiques et passent le relais à d’autres dans la continuité du déclin de cet archipel, mais leurs traces les plus sombres restent dans les annales de l’histoire pour les générations suivantes.