Lettre de démission au parti RIDJA Mes chers compatriotes, A tous les militants du Parti RIDJA, A toutes les forces vives de l’oppos...
Lettre de démission au parti RIDJA
Mes chers compatriotes,
A tous les militants du Parti RIDJA,
A toutes les forces vives de l’opposition comorienne,
Mesdames et messieurs
Je me nomme ABDILLAHI Alfani, Représentant du parti RIDJA dans la Région du Mbadjini Ouest.
J’ai représenté les couleurs du RIDJA aux deux élections législatives précédentes proposé en tant que candidat, en 2010 et 2015 dans la circonscription du Mbadjini Ouest. Je suis membre actif de l’antenne du parti en région parisienne. Je m’adresse à vous, en ce moment important de notre destin et de l’avenir du peuple comorien pour vous présenter officiellement ma démission au Parti RIDJA.
J’ai adhéré à ce mouvement social et politique en 2008 suite à la constitution de la mouvance présidentielle d’Ahmed Abdallah Mohamed Sambi en 2006, en tant que premier coordinateur dans la région de Mbadjini. La politique menée par le régime en place pour lutter contre les injustices sociales que connaissaient les Comoriens, comme la corruption, la pauvreté, le mal logement…m’ont convaincus comme une grande partie des Comoriens à soutenir ce projet de rêve sans queue ni tête.
Cette force de la mouvance politique a présenté un candidat unique aux élections des présidentielles autonomes, en la personne de Mohamed Abdoulwahabi, en 2007. Nous avons mené des négociations approfondies avec le régime en place pour mettre en place un protocole d’exécution du projet de campagne ayant conduit Sambi au pouvoir. A cette période M. Abdoulwahabi, directeur de cabinet à la présidence de la république, représentant de la mouvance à Ngazidja, n’était pas en mesure de respecter les promesses qu’il nous a tenues lors de la discussion menée au QG de Hamramba.
A partir de cette déception, un dialogue a été mené avec les représentants de l’opposition pour trouver une personne digne, susceptible de représenter nos valeurs politiques, pouvant être en tête de notre mouvance aux élections présidentielles de l’ile de Ngazidja. Ainsi, notre choix s’est porté en la personne de M. Said Larifou pour la présidence du parti RIDJA.
Pourquoi Said Larifou ?
Tout simplement parce qu’il incarnait notre vision sociopolitique et que les lignes de son projet de campagne étaient compatibles avec celles de nos idées, c’est-à-dire une lutte contre la corruption généralisée dans le pays, un réel investissement dans les secteurs sociaux tels que l’éducation, la santé et surtout la jeunesse. Larifou fut candidat sous nos couleurs et nous avons mené la campagne avec succès et avons obtenu la deuxième position à ces échéances électorales. Ce n’est pas rien car notre principal adversaire était le candidat du pouvoir, c’est-à-dire notre ancien leader Aboulwahabi. Nous sommes restés satisfaits de ce score et sommes aussi restés fidèles aux idéaux du RIDJA pendant huit ans.
Aujourd’hui, la situation change de couleur. Devant ces dernières élections où tout le monde reconnait l’incompétence du pouvoir actuel mené par Mamadou, Msaidié et Ikililou, les Comoriens ont soif de changement. On est tous convaincus que la solution pour sortir les Comores de l’ornière n’est pas de reprendre les mêmes personnes qui nous ont sucés le sang et rongé les os. Ni Mamadou, l’eternel ministre des Finances sous tous les régimes qui ont eu à diriger ces pauvres iles, ni Msaidié, le plus rusé, capable de changer de veste à la dernière minute, ne sont la solution à une Comores nouvelle, « la nécessitée de tous comoriens dignes ». Mais, à ma grande et inquiétante surprise, Larifou a choisi, en accord avec le parti Ridja de soutenir, dans le deuxième tour des présidentielles du 10 avril, ce pouvoir, que tous les Comoriens à l’unanimité, détestent à cause de leur incompétence. Larifou est alors devenu un ingrédient important pour marier le célèbre menu comorien, appelé Pilawou, en devenant la sauce servi avec ce plat, c’est-à-dire, du Katshoumbra.
Face à cette inquiétude et considérant mon attachement sincère et sans réserve à mon pays, je déclare solennellement ma démission de ce parti, qui a perdu à mon sens, ses valeurs fondamentales au profit de quelques avantages matériels. J’appelle tous les Comoriens, sans aucune distinction, de se joindre à moi pour défendre notre éthique politique et sociale.
Vive les Comores unies dans la paix et la prospérité.
Et que Dieu nous mène dans le droit chemin.