L’histoire de la vie politique est donc comprise comme la lutte de partis ou de groupes qui se disputent le pouvoir . Le rôle du parti p...
L’histoire de la vie politique est donc comprise comme la lutte de partis ou de groupes qui se disputent le pouvoir . Le rôle du parti politique est triple : il organise la campagne des candidats aux élections , il permet à des individus partageant des objectifs similaires de s’allier pour promouvoir un programme commun ; mais il a aussi un rôle pédagogique auprès des électeurs , et cette dimension devient de plus en plus importante au fur et à mesure que les régimes se démocratisent . Aux Comores nous assistons ces dernières années à un remodelage des partis politiques à chaque changement de régime .
Depuis la mis en place du multipartisme qui remonte au temps du feu Said Mohamed Djohar , les partis politiques naissent et meurent selon le locataire de BEIT SALAM, car aux Comores on a des opportunistes qui font de la politique en fonction des circonstances du moment et avec des postures individuelles au détriments des préoccupations de leur électorat ;alors que nous pensons que la politique est une science et un art où il faut associer la volonté et la passion pour pouvoir s’impliquer. Sous d’ autres cieux , plus particulièrement en Occident , d’une façon générale ,la politique se définit par la gestion des affaires publiques au profit de la majorité . Cet esprit d’action n’existe pas en Afrique et plus particulièrement aux Comores . Dans l’univers politique comorien , ce qui prime , c’est l’aspect coutumier et l’insularité .
Dans chaque alternance présidentielle ,les hommes politiques de l’archipel suivent le courant du vent des vainqueurs . Dans ce trio du deuxième tour, les alliances de circonstances commencent à se nouer , surtout pour le candidat placé en position d’éligible, donc le quartier général de Mamadou va devenir un lieu de pèlerinage pour ces hommes politiques du ventre creux ou plein . L’ancien président AHMED ABDALLAH a mis en place un clientélisme corrupteur . IL a su depuis longtemps que la plupart des jeunes opposants à son régime en dehors du Front démocratique se sont laissés facilement tentés par l’appel des billets verts . Tous les successeurs d’ABDALLAH ont toujours fait usage de ces pratiques déloyales . En Afrique , comme aux Comores il y a deux manières de mettre au pas les opposants au régime .
D’abord ils sont réduits au silence par l’argent ,la promesse d’un poste ministériel ou une nomination d’une grande entreprise d’Etat (la carotte) ou ensuite par la baionnette ( l’emprisonnement ),donc beaucoup de petits candidats de la primaire ont préféré faire l’allégeance au futur prétendu vainqueur de ce deuxième tour problématique .
Donc la corruption a pris depuis belle lurette une place énorme et ,elle est presque légalisée dans les institutions du pays . C’est pourquoi les fraudes insolentes qui ont marqué le premier tour en Grande-Comore, non corrigées par la cour constitutionnelle ont choqué les comoriens lambda, qui croyaient que leurs votes servent à quelque chose mais les opportunistes au ventre creux jubilent de cette corruption qui est devenue un cancer qui gangrène toutes les hommes politiques comoriens . Dans ce débat politique ,l’opinion publique ,c’est-à-dire l’expression publique et indépendante du pouvoir , d’opinions et des valeurs plus ou moins partagées doit compter et tous les intellectuels de tout bord doivent s’engager dans ce débat.
Nous pensons que le peuple comorien a atteint une certaine maturité malgré les bourdes ou les irrégularités constatées sur ce premier tour ; si un consensus au sein de la classe politique n’ a pas été trouvé avant le deuxième tour, tous les scénarios sont possibles car les Anjouanais vont se sentir discriminés ; pour beaucoup d’entre eux l’ élimination de Fahami est la conséquence du soutien que Sambi lui a apporté .
Ceux qui pensent que la fusion Djuwa et CRC pourrait gagner le 11 avril prochain se trompent sur toute la ligne ,pour deux raisons : Une consigne de vote de cette fusion ne, sera pas suivie par son électorat d’Anjouan qui ont gardé une rancune implicite d’Azali, ensuite le tandem Mamadou , Msaidié useront tous les moyens possibles pour gagner cette bataille avec le soutien en coulisse de Boléro pion d’IKILILOU sans oublier que la cour constitutionnelle qui obéit au doigt et à l’œil à leur stratégie. Enfin dernier scénario les Anjouanais pourraient boycotter le vote , ou ils votent mais avec un taux d’abstention très élevé , peu élevé à Mohéli et en Grande _Comore.
Mohamed IBRAHIM MIHIDJAY