Nous vivons dans le 40ème année de l’indépendance de l’Union des Comores. Cependant, la situation socio-économique qui prévaut au pays s’e...
Nous vivons dans le 40ème année de l’indépendance de l’Union des Comores. Cependant, la situation socio-économique qui prévaut au pays s’est presque apocalyptique. Tous ces efforts déployés par les anciens leaders issus des différents partis politiques de toutes tendances n’ont pas pu apporter les espoirs et attentes que les comoriens escomptaient.
Le parti vert du père de l’indépendance le défunt Ahmed Abdallah Abderemane, a pris l’initiative de couper le cordon ombilicale avec l’ancienne métropole en espérant apporter un environnement politico-économique pour faire relancer la machine économique et nourrir l’espoir d’assurer un développement durable pour les Comores sans l’aide du colon. Mais cette idée est toujours restée théorique, alors que les autres états insulaires de la région ont pu réaliser en partie leur rêve.
Après cet indépendance les Comores ont été gérés par une bonne administration, de plus que la population était moins élevée qu’elle ne l’est aujourd’hui. Si, à l’époque coloniale, nous avons connu une administration efficace, c’est du fait de la présence des administrateurs venus de la métropole. Mais, une fois sous tutelle comorienne, la mentalité et la moralité ont changé ainsi que l’esprit de “Servir son Pays”. Nous abordons une administration de corruption. Ce qui fait naître l’ingérence dans tous les secteurs de l’administration locale. Le pays est tombé dans le désordre dans la mesure ou le recrutement se fait sur des critères autres que le Mérite ou les Compétences.
Le clientélisme politique et le népotisme conduisent à recruter l’agent s’il est consanguin avec un dirigeant. En langue nationale ”ndelikotri" (c’est la Veste). Ce procédé entrave la machine administrative du pays, du fait que les personnes qui méritent d’administrer ont été classées sans suite. Cette situation plonge dans le désespoir ceux qui font des études à l’étranger qui voient s’envoler leurs rêves d’être mis au service de leur pays.
Comme aujourd’hui en Union des Comores, la Fonction Publique c’est à dire l’Etat reste le principal employeur, le chômage gagne les jeunes désemparés, qui voient l’avenir en sombre et qui risque de tomber dans les fléaux qui minent la jeunesse de nos pays : la délinquance sous toute ses formes (Drogue, Prostitution, Violence). Les Comores qui ont soufflé les 40 bougies de leur accession à la Souveraineté Internationale en cette année 2015 étaient loin de penser en cette journée euphorique du 6 Juillet 1975 qu’avec cette Indépendance, ils allaient ouvrir la porte des périodes d’instabilité politique et que la Démocratie serait un rêve inaccessible.
Banissadre Souffou (BS)
Etudiant comorien en Master d à l’Université d’İstanbul (Turquie).