C’est un secret pour personne : la situation socio-économique des Comores s’est considérablement détériorée ces 5 dernières années. L’une...
C’est un secret pour personne : la situation socio-économique des Comores s’est considérablement détériorée ces 5 dernières années. L’une des raisons majeures : l épineux problème énergétique du pays. Moroni, poumon de l’économie nationale, est alimentée en énergie et en eau, en moyenne : 1 jour /7 ; les autres régions de la Ngazidja une fois par mois. Situation fatale ? Non, bien sûr.
Au moment où les Comoriens se battent avec lampes et bidons pour soutenir l’équipe nationale, une poignée de fonctionnaires du ministère des Finances dirigée par Mamadou se partage, sans aucun contrôle bien sûr, une coquette somme estimée par le FMI à plus de 4 milliards de FC par an (RAU), soit plus de 20 milliards de FC en 5 ans.
Cette manne financière aurait pu être mobilisée pour résoudre l’épineux problème énergétique ou empêcher d’alourdir la dette comorienne. Eh bien non ! Animés par une réelle volonté de laisser un avenir en lambeaux aux générations futures, Mamadou et Abou Oubeid, son principal conseiller, ont choisi d’endetter les Comores à hauteur de 15 milliards de FC pour la construction de la centrale à fioul lourd de Domoni Ya Boini. Gâchis assuré : le projet est en panne ! A long terme, nous serons tous morts, nos enfants et petits-enfants paieront nos erreurs ! Où est la bonne gestion ? Où est la responsabilité ? Où est la prévision ? Pauvres Comores !
Lecteur avisé de Lee KUAN YEW (père du modèle singapourien) et de l’économiste zambienne Dambissa MOYO, pourfendeuse de l’aide au développement, Azali Assoumani est conscient des dangers de la diplomatie de la manche assumée honteusement, et sans aucun complexe, par Mamadou. Convaincu que les Comoriens doivent être maîtres de leur destin, Azali ne ménagera aucun effort pour rationaliser les dépenses publiques et améliorer le recouvrement des recettes étatiques.Il s’engage ainsi à mettre fin aux privilèges réservés aux oligarques qui se sont tous rangés d’ailleurs du côté de leur défenseur : Mamadou bien sûr.
La RAU sera par conséquent intégrée dans le circuit normal budgétaire. S’inspirant du modèle de gouvernance économique initié par Paul Kagamé, Azali mettra en place dès son élection l’Office National des recettes qui sera chargé de collecter les recettes, gérer les finances et faire des prévisions sur les recettes et les dépenses et donc d’établir des budgets et programmes de l’Union et des îles.
Ainsi, les 20 milliards de la RAU seront consacrés en grande partie à résoudre le problème de l’énergie. Les apports financiers des investisseurs privés et des partenaires bilatéraux et multilatéraux viendront soutenir les efforts nationaux déployés.
Azali s’engage donc à rétablir l’électricité sur tout le territoire 3 à 6 mois après son élection en réhabilitant les centrales hydrauliques d’Anjouan et de Mohéli, en construisant 2 à 3 centrales solaires d’une capacité de 9 à 11 mégawatts chacune (avec coût de 10 milliards de FC chacune), de nouvelles citernes de stockage des hydrocarbures pour 12 mois au minimum. Il s’engage aussi à intensifier les efforts pour alimenter en eau potable l’ensemble du pays. Et tout cela pour un coût de 42 à 50 milliards de FC étalés sur cinq ans.
De l’électricité et de l’eau dans tout le pays, un rêve ? Non : un engagement réalisable. Azali a la volonté, les capacités techniques et les ressources humaines nécessaires à sa concrétisation.
Abdou Katibou, docteur en économie et enseignant à Paris
Nassurdine Ali Mhoumadi, docteur ès Lettres et professeur à Lyon
Msa Ali Djamal, sociologue et éditeur à Paris