Beit-Salam, le mercredi 16 mars 2016 Comoriennes, Comoriens, Mes Chers Compatriotes L’ouverture de la campagne pour l’élection du P...
Beit-Salam, le mercredi 16 mars 2016
Comoriennes, Comoriens,
Mes Chers Compatriotes
L’ouverture de la campagne pour l’élection du Président de l’Union des Comores et le second tour de l’élection des Gouverneurs des Iles Autonomes, m’offre l’opportunité de m’adresser aux acteurs politiques, particulièrement aux candidats, aux partis et formations politiques, aux acteurs de la société civile et aux électeurs, d’abord pour leur exprimer ma satisfaction pour le chemin parcouru ensemble jusque-là, dans la mise en œuvre du processus électoral qui nous permet aujourd’hui d’en aborder l’ultime phase.
Certes, ce parcours n’a pas toujours été sans difficultés, mais par la grâce d’Allah, nous avons su les surmonter pour faire prévaloir l’intérêt général et sauver le processus des aléas de toutes natures, dans un climat apaisé.
Mes Chers Compatriotes,
Comme vous le savez, après l’élection primaire pour la présidence de la République ainsi que le premier tour des Gouverneurs des Iles Autonomes, des candidats ont, conformément à notre législation, déposé des requêtes auprès de la Cour Constitutionnelle, seule Institution de la République, habilitée à examiner les recours relatifs au processus électoral.
De part les responsabilités qui sont les miennes en tant que Garant du fonctionnement régulier des Institutions et très attaché à la séparation des pouvoirs, je me suis abstenu de toute interférence et j’ai attendu comme tous les citoyens, la décision de la Cour Constitutionnelle.
La Cour a déclaré Messieurs Mohamed Ali Soilihi, Mouigni Baraka Said Soilihi et Azali Assoumani, autorisés à participer à l’élection générale du Président de l’Union des Comores le 10 avril 2016.
Toutefois, après avoir rencontré les candidats à la primaire et qui ont attiré mon attention sur ce qu’ils ont appelé « des dysfonctionnements » qui auraient émaillé le processus électoral et qui risqueraient de peser sur le déroulement des prochains scrutins, j’ai décidé de renforcer le cadre de concertation, pour réfléchir sur des dispositions particulières devant sécuriser davantage le suffrage des citoyens.
C’est ainsi que j’ai informé les institutions du pays, la Communauté Internationale et les candidats concernés de ma décision de modifier la date de l’ouverture de la campagne pour l’élection générale et le second tour de l’élection des Gouverneurs du 14 au 17 mars 2016. Ceci a permis la signature d’un protocole d’accord de tous les acteurs concernés dans le but de mieux sécuriser les futurs scrutins et renforcer la transparence pour des élections crédibles.
D’ailleurs, je voudrais remercier tous les candidats, leurs équipes ainsi que mes collaborateurs, qui ont réussi à aider le processus électoral devant permettre à notre pays de consolider l’état de droit.
Ainsi, les élections du 10 avril 2016, qui doivent marquer la fin de ce processus, et confirmer l’ancrage de l’Union des Comores dans une vie constitutionnelle normale, constituent un défi majeur pour notre pays, que nous devons relever sans laisser aucune place au risque d’échec.
En effet, une fois encore, nous avons rendez-vous avec l’Histoire et pour le réussir, chacun doit y mettre du sien, car l’intérêt supérieur de la Nation en dépend largement.
Comme lors du déroulement des opérations électorales du premier tour, chaque comorienne et chaque Comorien, a l’impérieux devoir de faire montre d’un sursaut patriotique, de maturité, de sagesse et de civisme afin de préserver notre pays contre le chaos et le désordre.
Le caractère couplé de ces élections nous donne la chance de voter le même jour notre prochain Président de la République et les Gouverneurs de nos Iles.
Je sais que les candidats retenus par la Cour Constitutionnelle, pour l’élection présidentielle et le second tour de celle des Gouverneurs, mèneront une campagne électorale qui, j’en suis persuadé, sera pleine de vitalité.
Toutefois, je sais aussi que nous entrons avec eux, dans une période où les rivalités vont s’exacerber, l’enjeu étant de convaincre les électrices et les électeurs, inscrits sur les listes électorales.
Mais ces rivalités, normales et légitimes dans une Démocratie, pour séduire politiquement et convaincre, doivent surtout porter sur des projets de société visant le meilleur, dans le sens d’apporter un progrès à la vie de nos concitoyens.
Ainsi, j’appelle une fois encore à la courtoisie dans les propos, à la fraternité dans la démarche et au fair-play dans la compétition.
J’en appelle à la raison et à la responsabilité qui ont prévalu lors de la primaire et du premier tour, de la part de tous les acteurs, pour que la campagne qui s’ouvre pour le second tour, ne soit ni un moment de spectacles désobligeants, ni une tribune de pugilats verbaux et encore moins un espace de prolifération de la violence.
A cet effet, j’appelle à un Code de Bonne conduite entre les candidats qui, avec nous, doivent œuvrer pour la sauvegarde de la paix, de la concorde et de l’unité nationale, et le rejet de la violence.
J’invite les candidats, les partis politiques, les acteurs de la société civile et l’ensemble des électeurs à privilégier l’esprit de fraternité, de tolérance, de pardon et de respect mutuel, à se prémunir des valeurs islamiques et humaines qui sont celles du peuple comorien, afin de faire échec aux démons de la division et de la discorde. Je les appelle tous à s’abstenir de toute initiative de fraude électorale ou de la cultiver autour d’eux, afin que tous ensemble, nous puissions vivre ce processus électoral dans un climat de paix et pour que le 10 avril prochain, soit un moment de fierté nationale et un jour de victoire de tout le peuple comorien.
J’en appelle aussi à la conscience professionnelle des hommes des médias pour qu’ils continuent à travailler et à informer sainement la population, à éviter de relayer les rumeurs, les fausses informations ou toute forme de communication de nature à alimenter la haine et la violence.
Je demande aux forces de défense et de sécurité, que je remercie pour le travail formidable accompli lors du premier tour, à rester vigilantes et à garantir aux acteurs, un espace de campagne et de vote sécurisé.
J’invite enfin la population à les accompagner dans cette mission.
Mes chers compatriotes,
Des élections apaisées avec des résultats acceptés de tous, dépendent en grande partie de la qualité du travail d’organisation du processus par les structures de gestion des élections, CECI, CEEI et CENI.
C’est pourquoi, je les encourage à poursuivre le travail qu’elles ont entrepris dans la transparence et le professionnalisme, en tirant les leçons des erreurs du premier tour.
Je veux que ces élections soient le moyen privilégié d’expression démocratique, et l’occasion pour le peuple comorien, de confirmer au monde entier, son choix résolu et définitif, en faveur de la Démocratie.
Soyez donc au rendez-vous avec l’Histoire et honorez notre pays, Comoriennes et Comoriens, en vous rendant encore plus massivement aux urnes pour voter le 10 avril prochain.
Pour ma part et en ma qualité de symbole de l’Unité Nationale et de modérateur du fonctionnement régulier des Institutions de notre pays, et conformément au Serment que j’ai prêté devant Dieu et devant la Nation, je veillerai personnellement à la concorde et au renforcement de la paix civile pour que toutes les Comoriennes et tous les Comoriens puissent s’exprimer en toute liberté et puissent choisir en toute quiétude, celui à qui ils vont confier la destinée de notre pays et celle de nos iles, pour les cinq prochaines années, dans le respect de la Constitution, de notre législation et dans les délais impartis.
J’ai foi en notre capacité à relever ensemble, le défi de ces élections que nous voulons tous transparentes, apaisées pour que notre pays en sorte grandi et plus uni.
Bonne campagne électorale, bonne chance à tous les candidats et que le meilleur gagne.
Qu’Allah le Tout-Puissant bénisse et protège l’Union des Comores.
Je vous remercie.
