La fin du mandat d’IKILILOU est pitoyable en terme de performances économiques. Pour l’année 2015 , l’Union des Comores a connu une crise...
La fin du mandat d’IKILILOU est pitoyable en terme de performances économiques. Pour l’année 2015 , l’Union des Comores a connu une crise économique , liée aux nombreuses pénuries d’eau ,et d’électricité qui ont paralysé le pays et notamment la capitale Moroni tout au long de l’année . Ces coupures ont freiné l’activité économique et ont grevé les recettes de l’ Etat.
Photo d'archives. |
Pourtant le FMI table une croissance de 1.5 pour cent en 2015 et 2.2 pourcent pour 2016, c’est une drôle de croissance économique en Union des Comores pour cette année et l’année prochaine pour un gouvernement qui a de plus en plus de mal à payer ses fonctionnaires. IL y a une particularité du terme croissance économique lorsqu’on parle d’un pays les moins avancés, comme le cas des Comores ; car cette croissance qui touche des secteurs modernes ne s’accompagne pas d’un mieux-être de la population . L’inflation selon le FMI est à 2 pour cent le salaire le plus bas aux Comores est de l’ordre de 22.500 FC ( 45 euros), ce petit salaire de misère qui n’est pas payé régulièrement ne suffit pas à nourrir une famille comorienne.
Dans les pays développés ou dans les pays émergents, une croissance à 2.2 pour cent constitue une embellie pour l’ Etat en terme des recettes mais aussi pour les acteurs économiques car leurs carnets de commandes sont bien garnis . Les fruits d’une telle croissance sont désormais partagés par la majorité de la population grâce à une élévation générale des revenus. Le pays est entré dans une période électorale , et les candidats à la magistrature suprême parlent très peu ou pas du tout, du pouvoir d’achat ou d’inflation des Comoriens. Les thématiques liés à l’emploi ou à l’économie ne sont pas leurs sujets de prédilection.
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Selon l’indice de développement humain de l’ONU ( l’IDH) les Comores sont classées 159e sur les 187 pays. Notre pays connait des inégalités multiples et à différentes échelles et nos dirigeants manifestent une insouciance sans précédent sur les conditions de vie des Comoriens. La stabilité politique n’est pas viable sans une amélioration du niveau de vie des gens. Les promesses électorales non tenues décrédibilisent, les politiques et accumulent les haines et les rancoeurs du bas peuple. Beaucoup de pays africains bougent dans le bon sens, avec certains dirigeants qui prennent à bras le corps les préoccupations de leurs citoyens.
Les maux qui rongent nos îles sont la corruption à tous les échelles, l’impunité de ceux qui détournent les derniers de l’Etat et le fatalisme moribond qu’on remet tout ce qui nous arrive au bon Dieu. S’il y a eu des accords de Fomboni pour la stabilité politique de l’archipel, il faudrait des accords économiques des îles pour leur donner un cap et une vision pour les dix prochaines années.
Mohamed IBRAHIM MIHIDJAY, professeur certifié à Mayotte