Il y a quelques semaines avec des photos illustrées, nous avons voulu montrer dans quelle situation se trouve l'économie de notre pays....
Il y a quelques semaines avec des photos illustrées, nous avons voulu montrer dans quelle situation se trouve l'économie de notre pays. La mort lente mais certaine des principales sources d'énergies Mamwe et EDA, l'extraordinaire fermeture de l'hôpital de référence de notre pays des mois durant, la paralysie complète du port de Moroni, l'absence de véritables grands travaux publics, l'inflation galopante, l'augmentation exponentielle de la mendicité dans les rues de nos grandes villes, la raréfaction de l'eau, les crises à répétition dans l'enseignement sont là pour en témoigner.
Aujourd'hui, nous montrons que c'est un mal qui devient structurel parce qu'aucune perspective n'est proposée depuis 5 ans. Le port international de Mutsamudu est quasiment à l'arrêt comme l'atteste les photos publiées dans ce post . Ce port qui brassait plus de 30.000 conteneurs est devenu l'ombre de lui-même. Les recettes douanières tout comme à Moroni fondent comme beurre au soleil. Cela est particulièrement grave parce que nous sommes aujourd'hui encore malheureusement un pays d'importation. Et la principale porte d'entrée de marchandises dans le pays est quasiment fermée, je vous laisse imaginer la catastrophe. Aujourd'hui à Anjouan le kilo de viande importée varie entre 3000 et 4000frs à cause de sa rareté et la viande locale entre 2500 et 3000frs le kilo soit une augmentation de plus de 100% par rapport à 2006. Les produits dits de premières nécessités sont absents des étagères des commerçants. Il fut un temps Anjouan, tout comme Moheli étaient des greniers. Maintenant tout est rare et hors de prix. La malnutrition guette dans l'indifférence des autorités qui veulent pourtant se faire absolument élire.
Le Modec Comores le patronat comorien, à coup de conférences de presse et de déclarations n'arrête pas de tirer la sonnette d'alarme. L'ancien président de l'Organisation Patronale des Comores Dramsi Firozali un technicien hors paire dans un réquisitoire particulièrement lugubre s'inquiète de la situation extrêmement grave dans lequel nous sommes plongés. Mais tous parlent à des murs.
Les rapports du FMI se suivent, se ressemblent et décrivent les mêmes choses: les indicateurs macroéconomiques sont au rouge. Les lois de finances comoriennes de ces 5 dernières années ne veulent plus rien dire. Aucun engagement n'est respecté, aucune maîtrise de la masse salariale, une explosion des dépenses d'un État qui vit nettement au dessus de ses moyens et le plus grave c'est l'absence de VISION.
La bouffée d'oxygène des arriérés de salaires d'une mendicité diplomatique saoudienne (du moins en apparence) payés aux uns et pas aux autres est une fausse bouffée d'oxygène car les fonctionnaires comoriens n'échappent pas à ce mal devenu récurent ces dernières années dans la société comorienne dans ses composantes actives, à savoir le SURENDETTEMENT. Cet argent ne fait que payer des dettes à la SNPSF, aux commerçants et à certains usuriers. Aucun impact sérieux ne peut être attendu dans la consommation et encore moins dans l'épargne. C'est un coup d'épée dans l'eau. Des salaires de campagne électorale qui ne tromperont personnes.
Cette situation de déliquescence, quoi qu' on en dise trouve son origine dans le fait qu' il y a un ministère des salaires, un ministère du FMI et de la Banque Mondiale, mais par contre le ministère de l'économie n'a jamais existé durant 5 ans. Aucune politique macroéconomique n'a été proposée pour faire face à la crise economico-financiere qui frappe la planète qui impacte gravement de petits pays comme le nôtre. Les quelques réformes initiées par les 2 régimes précédents comme la loi sur la concurrence, le code de passation de marché, la loi anti-corruption, le traité de libre-échange du COMESA, le statut d'observateur puis de membre de l'OMC, la Cour d'arbitrage sont pour l'essentiel foulées au pied quand elles ne sont pas mises au placard.
Aujourd'hui le baril de brent est à 38 dollars US à peine. Quand on nous a fixé le litre d'essence à 650frs pour semble t-il payer les dettes de la SCH(ce qui est une eresie financière) le prix du baril était à plus de 120 dollars US. Mais où va ce GAB puisque le litre d'essence à la pompe est resté le même?
A cela il faut rajouter ces contrats fantaisistes qui font de nous la risée du monde économique comme celui des blocs de pétrole avec cet extraordinaire bruit à la Cour d'Arbitrage de Londres et les 4 millions de tonnes de cailloux donnés "gratuitement" à Colas, alors que la valeur minimale estimée est de 24 milliards à raison de 6000frs la tonne métrique. Une affaire qui pend au nez de Colas au Tribunal de Paris.
Il y a aussi la multiplication de commerces par des opérateurs étrangers qui tuent le commerce local, avec ce que cela peut impliquer dans le blanchiment d'argent et l'optimisation fiscale.
Alors question: comment les pyromanes qui ont allumé tous ces feux hier, peuvent-ils raisonnablement être des pompiers demain?