Fahmi Said Ibrahim, président du parti PEC et député d’Itsandra sud regrette dans l’interview qui suit l Karibu Hebdo du 28 octobre 2015 )...
a dernière décision de la cour constitutionnelle. Pour lui, en se déclarant incompétente sur la question posée par l’opposition, la haute juridiction s’est discréditée aux yeux des Comoriens et de la communauté internationale (
La Cour constitutionnelle vient de se déclarer incompétente sur votre recours en interprétation de l'article 13 de la constitution. Elle a également jugé irrecevable le recours sur le cas précis de l’éventuelle candidature du président Sambi.
Quelle est votre réaction?
Quelle est votre réaction?
Elle s’est effectivement déclarée incompétente et je le regrette. La question principale qui avait été posée dans notre requête, c’était le principe de l’égalité de tous devant la loi, principe garanti par la constitution comorienne, à l’instar de toutes les constitutions des pays démocratiques.
Comment dans une question aussi fondamentale, qui garantit les libertés individuelles et l’égalité de tous vis à vis de la loi, la cour peut se déclarer incompétente ?
Elle vient de se discréditer aux yeux des Comoriens et de la communauté internationale. Personne n’a intérêt à voir la Cour discréditée, or elle a œuvré dans ce sens, c’est regrettable.
Comment dans une question aussi fondamentale, qui garantit les libertés individuelles et l’égalité de tous vis à vis de la loi, la cour peut se déclarer incompétente ?
Elle vient de se discréditer aux yeux des Comoriens et de la communauté internationale. Personne n’a intérêt à voir la Cour discréditée, or elle a œuvré dans ce sens, c’est regrettable.
Pour ce qui est de la candidature de Sambi, la Cour préfère attendre le dépôt des candidatures. En revanche, si je me permets une lecture politique de ce point-précis, la décision de cour vient d’envoyer un message fort à l’endroit de l’exécutif, à la tête duquel, le président Ikililou Dhoinine.
Violation du principe de la séparation des pouvoirs
L’institution compétente pour examiner la recevabilité de la candidature de Sambi a soutenu qu’il était prématuré, alors qu’Ikililou Dhoinine, chef de l’Etat, du haut de la tribune des Nations Unies a déjà tranché en disant que le futur président sera originaire de la Grande-Comore. Il y a là, une violation grave du principe fondamental de la séparation des pouvoirs. Cela dénote le mépris qu’Ikililou a à l’égard de la Cour constitutionnelle.
S'agissant de la tournante, on voit qu'il y a d'un côté vous qui souhaiteriez que la primaire soit ouverte à tous les citoyens du pays, et de l'autre ceux qui restent dans la logique insulaire.
Ne pensez-vous pas que sans réponse claire de la Cour constitutionnelle, cette question risque de conduire le pays dans une crise?
Ne pensez-vous pas que sans réponse claire de la Cour constitutionnelle, cette question risque de conduire le pays dans une crise?
Le paysage politique s’est bipolarisé avec cette question de la candidature de Sambi. Il y a ceux qui croient fermement à la nation comorienne et à l’unité du pays. L’opposition actuelle en fait partie, le Rassemblement des Patriotes Comoriens s’inscrit dans cette logique. Et il y a l’autre camp, ceux qui souhaitent la primauté des îles sur la nation. Ce camp est représenté par les adeptes du confédéralisme. Ceux qui croient en la primauté des îles sur la nation comorienne. Ce sont ceux-là qui ne souhaitent pas la candidature de Sambi et sont en train d’imaginer une condition insulaire devant remplir tout candidat. Naturellement, cette vision est inacceptable, je reste très attaché à la notion de nation comorienne. D’ailleurs, la première des conditions pour être candidat est d’être de nationalité comorienne. Il est vrai que la décision de la cour n’a pas joué le rôle qui est le sien, à savoir un rôle d’apaisement en interprétant le droit.
L'Union africaine, dans une décision, que le ministre de l'Intérieur n'a pas manqué de brandir, met en garde contre ceux qui veulent remettre en cause la tournante. Est-ce que votre camp s'est senti visé?
Nous ne nous sommes sentis nullement visés, c’est un pur fantasme, le gouvernement est en train de chercher des motifs de conflit là où il n’y en a pas. Notre camp ne s’est jamais opposé à la tournante, toutefois, nous estimons que tout comorien peut se présenter quel que soit le lieu où se tiendront les primaires.
Un coup dur à la nation
De grâce, arrêtons de créer des motifs qui n’ont pas lieu d’être, sur cet aspect, le gouvernement est en train de se battre contre le vent, il aurait mieux fait d'économiser son énergie et s’atteler à ses obligations, à savoir l’amélioration des conditions de vie des comoriens.
Comme vous le dites, Sambi pourra donc présenter sa candidature devant les instances concernées par le processus électorale, mais le risque d'une invalidation par la Cour est plus que probable. Que pense le Rassemblement des patriotes(RPC) réuni, entre autres, autour de cette candidature?
Si ce cas de figure venait à se produire, ce serait un coup dur contre l’unité de la nation. In fine, cela voudrait dire que la nation comorienne n’existe pas. Le comble, ce serait le gardien des institutions, en l’occurrence la cour constitutionnelle, qui porterait un coup dur à la nation comorienne et à son unité. Je ne crois pas à cette hypothèse, cela étant, je continue à croire qu’il y aura un sursaut de sagesse à la Cour. Il faut voir au-delà de la candidature de Sambi. Voir que c’est l’unité et la nation comorienne que nous défendons aujourd’hui.
Quant au processus électoral lui-même, on a vu le gouvernement retirer le projet de nouveau code électoral qui était prêt à être adopté. Comment jugez-vous cette façon d'agir de l'exécutif?
Il n’y a pas que le code électoral qui a été retiré. Il y a aussi l'arrêté interministériel qui a été signé et suspendu également. Il est regrettable, que ce gouvernement s’illustre par la reculade. Ils ont retiré le code électoral, retiré également l'arrêté inter-ministériel relatif au vote des comoriens de l’étranger, ca fait tout de même beaucoup de retraits en 10 jours ; le gouvernement ne travaille pas sur les affaires qui intéressent le pays mais uniquement sur le rejet de la candidature Sambi. S’ils avaient mis autant d’énergie pour faire avancer les choses, au lieu de faire une fixation sur Sambi, quelques projets auraient, peut-être, vu le jour, comme le vote de la diaspora par exemple. Naturellement, je dénonce cette manière de faire. Je dénonce parce que l’annonce du vote de la diaspora avait suscité de l’espoir de part et d’autre.
Parmi les échecs du gouvernement actuel, les jeux des îles de 2019 que les Comores viennent de perdre en faveur de l'île Maurice. Quelles conséquences devons-nous tirer de cet échec?
C’est un espoir qui a été brisé. Encore une fois, le gouvernement ne s’est pas donné les moyens de défendre la dignité et l’honneur de notre pays, en donnant une chance à la jeunesse comorienne d’organiser ces jeux. Encore une fois, au lieu de travailler pour que nous ayons l’organisation des jeux, toutes leurs forces sont focalisées sur le cas Sambi. Une humiliation, encore une que notre pays subit. D’ailleurs je ne comprends pas, chaque fois qu’il y a un dossier relatif à la Commission de l’Océan Indien ou avec la France, c’est Hamada Madi Bolero qui s’en occupe.
Cette mise à l’écart du ministre chargé de la jeunesse et des sports ainsi que celui des relations extérieures est humiliante ; sont-ils incompétents ? Et dans ce cas, pourquoi ont-t-ils été nommés ?
Cette mise à l’écart du ministre chargé de la jeunesse et des sports ainsi que celui des relations extérieures est humiliante ; sont-ils incompétents ? Et dans ce cas, pourquoi ont-t-ils été nommés ?
Retard de Bolero
Ce qui est par dessus tout, extrêmement grave, c’est le retard de Bolero, qui était absent à la réunion décisive pour l’organisation des Jeux.
Cela étant, si nous sommes incapables de défendre nos intérêts, nous ne devons pas nous attendre que la COI nous défende. Ces pays n’ont jamais été solidaires envers les Comores et nous ont toujours humiliés. Ils ont très peu de respect et d’amitié à notre égard et c’est pour cela, que nous devons nous tourner vers l'East African Community. Nous resterons les amis de l’Océan Indien, mais nous retrouverons nos cousins de l’Afrique de l’Est.
En ce moment, l'assemblée nationale est en session ordinaire qui devait être très chargée. Alors les travaux avancent dans le bon sens?
Non, le travail n’avance pas dans le bon sens. Notre assemblée a vocation à jouer un double rôle, celui de législateur d’une part et celui de contrôleur de l’action gouvernementale d’autre part.
Lors de la dernière session, qui a débuté à 16h15, pour les questions orales au gouvernement, nous avons dû nous arrêter pour la prière à 18h20 et reprendre 30 minutes plus tard. A 19h30, le président par intérim a décidé unilatéralement que nous étions fatigués.
Pensez-vous que c’est normal que nous, députés soyons fatigués au bout de 3 heures de temps de travail alors que le gardien du palais du peuple travaille 18 heures par jour et gagne 10 fois moins? Les choses n’avancent pas, ce n’est pas normal.
Pensez-vous que c’est normal que nous, députés soyons fatigués au bout de 3 heures de temps de travail alors que le gardien du palais du peuple travaille 18 heures par jour et gagne 10 fois moins? Les choses n’avancent pas, ce n’est pas normal.
Il faudrait que nous puissions travailler jusqu’à minuit s’il le faut au moins pour les questions orales, de jeudi. Si un député au bout de 3 heures est fatigué, peut-être serait-il plus judicieux qu’il démissionne et laisse la place à son suppléant, ils ne se feront pas priés pour venir prendre la place du titulaire fatigué.
Mme Sitti KASSIM a déclaré jeudi dernier lors de la séance questions orales au gouvernement que BOUL MINING a perdu le procès et elle est condamnée à rembourser les frais engagés par les Comores, qu'en pensez-vous?
« Le gouvernement est en train de se battre contre le vent »Fahmi Said Ibrahim, président du parti PEC et député d’...
Posté par Karibu Hebdo sur mercredi 4 novembre 2015
Tout d'abord je voudrais féliciter le vice Président Fouad Mohadji qui n'a eu de cesse de condamner la signature illégale de ce contrat par son collègue chargé des finances, Mohamed Ali Soilih. Ce n'était pas évident pour lui de défendre l'Etat comorien pendant que son collègue des Finances bradait tout au détriment de son propre pays. Mme Sitti Kassim a omis sciemment de préciser qu'en réalité Buol Mining a été condamné à rembourser uniquement 80% des frais engagés par l'Etat, un ministre doit être précis. Notre pays va devoir supporter 20% des frais de procédure.
Mme la ministre n'a pas voulu non plus citer le nom de Mamadou pour que l'opinion ne soit pas éclairée sur la responsabilité de la signature frauduleuse apposée par lui. Elle n'a pas voulu non plus rendre hommage à Fouad Mohadji pour l'excellent travail qu'il a fait pour défendre les intérêts des Comores au tribunal de Londres. L'honnêteté intellectuelle voudrait que l'on condamne s'il y a lieu et de rendre à César ce qui appartient à César s'il y a lieu. Je dis à Fouad Mohadji Bravo.