Pour la 11ème fois depuis sa nomination à la tête du ministère de l’Intérieur, Houmed Msaidié a encore parlé de Sambi et de son éventuelle c...
Pour la 11ème fois depuis sa nomination à la tête du ministère de l’Intérieur, Houmed Msaidié a encore parlé de Sambi et de son éventuelle candidature. Seule nouveauté : il a révélé que le gouvernement prépare des « mesures sévères contre les fauteurs de troubles ». Une allusion faite au camp de l’ancien raïs.
Au cours d’un point de presse, le jeudi 1er octobre, le ministre de l’Intérieur s’est appuyé sur le dernier communiqué du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine pour proférer ses menaces contre ceux qu’il qualifie de « fauteurs de troubles ».
« Nous sommes en train de réfléchir sur les mesures à prendre très rapidement contre ceux qui veulent mettre en cause la tournante », a prévenu Houmed Msaidié promettant qu’elles s’appliqueront à toute personne, quelque soit son rang, qui, par « ses paroles ou ses actes » tenterait de mettre en doute le fonctionnement de la tournante.
Avant cette mise en garde, le même ministre avait déclaré que l’ancien président de l’Union des Comores, Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, veut provoquer « une guerre civile » dans le pays. Au sujet de la candidature annoncée de celui-ci, le ministre en charge des élections et porte-parole du gouvernement a indiqué depuis le 30 mai qu’« il ne peut pas être président sous la tournante d’Anjouan et candidat pour celle de Ngazidja. La loi ne le lui permet pas ». Et Houmed Msaidié avait affirmé être investi d’une mission par le gouvernement : empêcher Sambi d’être candidat en 2016.
Le 21 septembre dernier, le leader du parti Radhi a donc annoncé que c’est une affaire déjà « réglée par le gouvernement, qui a pour rôle de préserver la paix sur l’ensemble du territoire national ».
En fait, tout l’argumentaire du ministre et du gouvernement, appuyés par le Conseil de paix et la sécurité de l’UA, repose sur des éventuelles troubles que pourraient provoquer la candidature de Sambi. Et le ministre a fini par évoquer une éventuelle « guerre civile » pour tenter de provoquer l’émoi au niveau national et renforcer l’hostilité contre cette candidature probable à l’échelle régionale.
Mais la question est de savoir pourquoi aller ainsi trop loin ? Depuis quand une candidature de l’opposition déposée en bonne et due forme peut provoquer la guerre civile dans un pays ?
Dans une république digne de ce nom, et où les dirigeants ont la ferme volonté de préserver la paix et la sécurité de tous les citoyens, la priorité reste la démocratie et le respect des lois.
Et justement en matière électorale, la seule instance garante du bon fonctionnement du processus, est la Cour constitutionnelle. Toute interférence du gouvernement dans la procédure électorale, sous quel prétexte qu’il soit, peut être interprétée comme une violation grave du principe de séparation des pouvoirs. Et cela n’est pas sans incidences et conséquences néfastes dans une démocratie.
Quant à la guerre annoncée, il relève de la pure imagination. Si la loi, à travers la Cour constitutionnelle, autorise l’ex-président d’être candidat, il n’y a aucune raison que le pays sombre dans une quelconque violence. Car au final c’est le peuple qui tranchera dans les urnes. La meilleure façon de se débarrasser de Sambi dans ce cas sera de convaincre les habitants de Ngazidja de ne pas voter pour lui.
Et dans l’hypothèse, la plus probable, d’une invalidation de cette candidature par la Cour constitutionnelle, le camp de Sambi et du RP ne pourra que se plier au verdict, comme on l’a bien vécu avec la dernière décision sur l’élection du président de l’Assemblée. Car les décisions de cette haute juridiction ne sont pas susceptibles de recours devant une autre juridiction. C’est à ce moment-là que le gouvernement aurait toutes les raisons d’agir contre « les fauteurs de troubles » ou les ennemis de la paix nationale qui ne voudraient pas se soumettre à la décision du juge constitutionnel.
Mais toute cette guerre annoncée parait imaginaire comme la dernière comédie de Molière (février 1673). Sauf qu’à la quatrième représentation de la pièce, Molière, qui jouait le rôle d'Argan(le malade imaginaire) devenait réellement mourant. Il s'efforçait de cacher sa douleur en souriant jusqu’à ce que les autres comédiens comprennent qu’il était vraiment mal en point. Ils fermèrent les rideaux et le comédien s'évanouit avant d’être ramené chez lui pour décéder devant sa femme qui pleura sa mort pendant des jours.
Au cours d’un point de presse, le jeudi 1er octobre, le ministre de l’Intérieur s’est appuyé sur le dernier communiqué du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine pour proférer ses menaces contre ceux qu’il qualifie de « fauteurs de troubles ».
« Nous sommes en train de réfléchir sur les mesures à prendre très rapidement contre ceux qui veulent mettre en cause la tournante », a prévenu Houmed Msaidié promettant qu’elles s’appliqueront à toute personne, quelque soit son rang, qui, par « ses paroles ou ses actes » tenterait de mettre en doute le fonctionnement de la tournante.
Avant cette mise en garde, le même ministre avait déclaré que l’ancien président de l’Union des Comores, Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, veut provoquer « une guerre civile » dans le pays. Au sujet de la candidature annoncée de celui-ci, le ministre en charge des élections et porte-parole du gouvernement a indiqué depuis le 30 mai qu’« il ne peut pas être président sous la tournante d’Anjouan et candidat pour celle de Ngazidja. La loi ne le lui permet pas ». Et Houmed Msaidié avait affirmé être investi d’une mission par le gouvernement : empêcher Sambi d’être candidat en 2016.
Le 21 septembre dernier, le leader du parti Radhi a donc annoncé que c’est une affaire déjà « réglée par le gouvernement, qui a pour rôle de préserver la paix sur l’ensemble du territoire national ».
En fait, tout l’argumentaire du ministre et du gouvernement, appuyés par le Conseil de paix et la sécurité de l’UA, repose sur des éventuelles troubles que pourraient provoquer la candidature de Sambi. Et le ministre a fini par évoquer une éventuelle « guerre civile » pour tenter de provoquer l’émoi au niveau national et renforcer l’hostilité contre cette candidature probable à l’échelle régionale.
Mais la question est de savoir pourquoi aller ainsi trop loin ? Depuis quand une candidature de l’opposition déposée en bonne et due forme peut provoquer la guerre civile dans un pays ?
Dans une république digne de ce nom, et où les dirigeants ont la ferme volonté de préserver la paix et la sécurité de tous les citoyens, la priorité reste la démocratie et le respect des lois.
Et justement en matière électorale, la seule instance garante du bon fonctionnement du processus, est la Cour constitutionnelle. Toute interférence du gouvernement dans la procédure électorale, sous quel prétexte qu’il soit, peut être interprétée comme une violation grave du principe de séparation des pouvoirs. Et cela n’est pas sans incidences et conséquences néfastes dans une démocratie.
Quant à la guerre annoncée, il relève de la pure imagination. Si la loi, à travers la Cour constitutionnelle, autorise l’ex-président d’être candidat, il n’y a aucune raison que le pays sombre dans une quelconque violence. Car au final c’est le peuple qui tranchera dans les urnes. La meilleure façon de se débarrasser de Sambi dans ce cas sera de convaincre les habitants de Ngazidja de ne pas voter pour lui.
Et dans l’hypothèse, la plus probable, d’une invalidation de cette candidature par la Cour constitutionnelle, le camp de Sambi et du RP ne pourra que se plier au verdict, comme on l’a bien vécu avec la dernière décision sur l’élection du président de l’Assemblée. Car les décisions de cette haute juridiction ne sont pas susceptibles de recours devant une autre juridiction. C’est à ce moment-là que le gouvernement aurait toutes les raisons d’agir contre « les fauteurs de troubles » ou les ennemis de la paix nationale qui ne voudraient pas se soumettre à la décision du juge constitutionnel.
Mais toute cette guerre annoncée parait imaginaire comme la dernière comédie de Molière (février 1673). Sauf qu’à la quatrième représentation de la pièce, Molière, qui jouait le rôle d'Argan(le malade imaginaire) devenait réellement mourant. Il s'efforçait de cacher sa douleur en souriant jusqu’à ce que les autres comédiens comprennent qu’il était vraiment mal en point. Ils fermèrent les rideaux et le comédien s'évanouit avant d’être ramené chez lui pour décéder devant sa femme qui pleura sa mort pendant des jours.
(Edition N° 51 de Karibu Hebdo)