Depuis quelques temps, le bidon est devenu l’accessoire par excellence de la survie comorienne, de la débrouillardise dans ce pays aux serv...
Depuis quelques temps, le bidon est devenu l’accessoire par excellence de la survie comorienne, de la débrouillardise dans ce pays aux services sociaux de base en déliquescence. En effet, il faut bien avoir plusieurs bidons pour survivre. Un bidon pour collecter l’eau, un autre pour se bagarrer devant les stations de service afin d’obtenir une goutte de gas-oil, d'essence ou du pétrole lampant, lors des pénuries incessantes qui rythment notre vie quotidienne. Pour l’électricité, il faudrait des milliers de bidon pour pouvoir alimenter les centrales électriques de la société nationale de l’eau et de l’électricité en gas-oil. Il ne suffit pas d’acquérir des groupes électrogènes pour pouvoir fournir de l’électricité, il faut surtout sortir de cette gouvernance bidon dans l’administration et les sociétés d’état pour améliorer la vie quotidienne de la population.
Le bidon reflète réellement la gouvernance actuelle du pays : un pays vide de toute action sociale pouvant apporter des solutions aux multiples difficultés rencontrées par la population. L’arrogance, le mépris, l’insouciance sont devenus des principes directeurs des certains tonneaux vides qui nous gouvernent et les liquides qui remplissent les bidons du pouvoir. Un pays qui s’enfonce dans la misère, dans l’insouciance de ses dirigeants préoccupés par des intérêts personnels et les prochaines échéances électorales, au détriment de l’intérêt général.
Le pays est malheureusement broyé par une misère noire qui appauvrit de jour en jour sa population, une population meurtrie par des multiples pénuries qui rendent sa vie intenable et la dégradation des services sociaux de base. Le plus grand hôpital du pays est en grève depuis plus de trois semaines et personne ne bouge. La capitale est privée d’eau depuis plus de deux semaines et aucune action d’envergure n’a été prise pour répondre à cette urgence sanitaire. Le pays va mal et s’enfonce de jour en jour dans la précarité. On assiste à une vaste privatisation des services publics de l’éducation, de la santé, de l’eau, de l’électricité….La population est à bout de nerfs. Elle crie son désespoir et veut des réponses à ses préoccupations quotidiennes de la part de ses dirigeants.
Il est urgent de remette en cause cette gouvernance bidon et nonchalante qui mène le pays vers le mur. Il est temps que ce pays respecte les textes législatifs et réglementaires qui le régissent. Il est temps que nos autorités fassent le grand nettoyage pour s’entourer d’équipes, d’hommes et de femmes honnêtes, intègres qui croient en l’avenir de ce pays, qu’ils mettent en avant l’intérêt génal au détriment des intérêts partisans. Il est temps qu’ils mettent le holà à cette corruption insolente qui tue ce pays et contribue à la déliquescence, à la dégénérescence de l'Etat, à l'affaiblissement des valeurs fondamentales de la société et à la dégradation des mœurs. Il est temps qu’il mette de l’ordre dans ce bateau « Comores » qui navigue à vue. Il est temps, il est temps…avant qu’il ne soit trop tard.
Par ComoresDroit