Une compétition sportive (les jeux des îles) qui devait consolider les échanges fraternels et amicaux entre les populations des îles (Union...
Une compétition sportive (les jeux des îles) qui devait consolider les échanges fraternels et amicaux entre les populations des îles (Union des Comores, Madagascar, Maldives, Maurice, Mayotte, Réunion et Seychelles) a conduit à des valeurs diamétralement opposées à l'amitié et la fraternité
Dorénavant, lorsque vous ressemblez à un ressortissant d'une des quatre îles de l'archipel des Comores et que vous vivez à La Réunion, il faudra porter sa carte d'identité française autour du cou.
Les plus téméraires peuvent se promener avec leur carte comorienne, mais cela pourrait mal se passer. Et lorsque vous possédez les deux, vous allez vous trouver dans un grand dilemme, et c'est mon cas. Je ne présente ma carte ou mon passeport que quand une administration ou une autorité me la demande, je me permets d'ajouter que je suis né à Madagascar et que je pourrais revendiquer mon appartenance à la république malgache. Mais toutes ces polémiques sur la nationalité ne devraient intéresser que les politiciens qui enferment les femmes et les hommes dans des hymnes, des drapeaux et des territoires. Politique qui aboutit la plupart du temps au racisme, au nationalisme, à la violence et à la guerre qui affectent toujours les personnes les plus vulnérables, les politiciens se contentant de signer des accords, des règles ou autres papiers qu'ils vont plus ou moins rapidement violer dans le but de diviser afin de garder leur place.
Pour celles et ceux qui ne connaissent pas les Comores, il faut savoir qu'il est impossible de différencier un grand comorien, d'un anjouanais, d'un mahorais ou d'un mohélien. Aux jeux des îles de l'océan indien, un sportif pouvait concourir pour Mayotte alors que son frère ou sa sœur appartenait à la délégation comorienne. Et je ne parle pas des cousins, des cousines ou des liens de parenté plus lointains.
La haine est l'instrument des faibles et des profiteurs, on peut appartenir aux deux catégories.
Pour nos jeux des îles, j'espère qu'ils continueront, ce qui n'est pas certain compte tenu des différences de richesse entre les îles y participant. Les Comores n'ont certainement pas les moyens financiers d' organiser les jeux en 2019.
Une solution existe.
La fierté malsaine, liée aux drapeaux et aux hymnes pourrait être mise entre parenthèses. Toutes les îles participant à ces jeux de l'amitié et de la fraternité aident les comoriens ( je parle ici des sportifs) afin qu'ils puissent recevoir leurs adversaires et pas ennemis des autres îles dans les meilleures conditions. Et après, évidemment tout le monde aide Les Maldives pour les jeux de 2023. Cette solidarité nouvelle ferait le tour du monde et peut-être que de grands pays (il n'en faudrait pas beaucoup) nous apporteraient leur aide dans cette nouvelle manière de concevoir la solidarité entre les peuples. Evidemment, ceux qui donnent ne doivent pas attendre de contrepartie et ceux qui reçoivent ont l'humilité d'accepter cette aide, dans les idées fraternelles et amicales qui doivent rester les seules qui régissent nos jeux de îles de l'océan indien.
Enfin, du point de vue de l'éthique sportive, nos compétitions gagneraient en crédibilité si les athlètes de toutes les îles possèdent des structures à peu près équivalentes pour s'entraîner. Le sport ne serait plus un instrument utilisé par les politiciens. Il servirait à nos jeunes à se dépasser dans le respect des autres et des règles.
Mohamed Soidriddine