Les résultats définitifs du baccalauréat 2015 sont désormais publiés. Au niveau de l’hexagone 87.8 pour cent ont décroché le bac. Du côté ...
Les résultats définitifs du baccalauréat 2015 sont désormais publiés. Au niveau de l’hexagone 87.8 pour cent ont décroché le bac. Du côté des départements d’Outre-Mer, les résultats sont moins bons,surtout pour Mayotte. A titre d’exemple, pour la Réunion le pourcentage des admis est de 85.6 , et de 84.6 pour la Guyane; sans surprise Mayotte ferme la marche nationale et Outre-Mer avec un pourcentage de 69.8 pour cent d’admis au baccalauréat 2015. Mayotte reste cloué au dernier rang des académies françaises et poursuit sa collection dramatique de tristes records nationaux à biens des niveaux.
Ces résultats médiocres du bac mais aussi du brevet des collèges sont liés à de grosses difficultés scolaires accumulées dès le primaire et qui ne cessent de s’amplifier au collège et en lycée. Selon l’INSSE Mayotte de 2012 le retard scolaire touche particulièrement la population mahoraise. Le nombre d’élèves n’ayant jamais préscolarisé reste préoccupant, puisqu’en 2008 17 pour cent des écoliers n’avaient pas été préscolarisés à l’entrée en CP. Pour nombre d’entre eux, l’acquisition du français va ralentir l’apprentissage de la lecture et de l’écriture. Les redoublements qui s’accumulent tout le long du cycle primaire expliquent le retard moyen important constaté lors de de l’entrée en 6eme en 2008. La diminution du retard durant la scolarité au collège est en revanche nette.
Ces résultats médiocres du bac mais aussi du brevet des collèges sont liés à de grosses difficultés scolaires accumulées dès le primaire et qui ne cessent de s’amplifier au collège et en lycée. Selon l’INSSE Mayotte de 2012 le retard scolaire touche particulièrement la population mahoraise. Le nombre d’élèves n’ayant jamais préscolarisé reste préoccupant, puisqu’en 2008 17 pour cent des écoliers n’avaient pas été préscolarisés à l’entrée en CP. Pour nombre d’entre eux, l’acquisition du français va ralentir l’apprentissage de la lecture et de l’écriture. Les redoublements qui s’accumulent tout le long du cycle primaire expliquent le retard moyen important constaté lors de de l’entrée en 6eme en 2008. La diminution du retard durant la scolarité au collège est en revanche nette.
© PHOTO EMMANUEL TUSEVO |
En 2005, la moitié des élèves seulement effectuait un parcours normal de la 6eme à la 3eme ; ils sont en 2008 près des trois quarts dans ce cas . Au lycée , la baisse de la proportion de redoublement est plus lente : en 2009, 72 pour cent des lycéens quittent le lycée sans redoublement alors qu’ils étaient 60 pour cent en 2005. IL faut rappeler que beaucoup d’élèves qui viennent des écoles primaires publiques rencontrent des obstacles linguistiques que ceux du privé au collège; A l’ école primaire publique certains enseignants font leurs cours en usant deux langues : le shimaoré et le français , sous le préau ils parlent shimaoré entre eux, à la maison, c’est la langue maternelle qui est couramment parlée, du coup l’enfant admis en 6eme est déphasé car tous les professeurs dispensent leurs cours en français qui est la langue d’enseignement. En plus au collège , on fait passer tout le monde en classe supérieure , car le redoublement coûte cher à l’Etat.
Qui sont ces élèves qui tirent leur épingle du jeu ? Devant ces résultats moins satisfaisants au bac et au brevet des collèges, force est de constater, qu’ un pourcentage non négligeable s’en sort de façon satisfaisante, ces enfants sont issus des milieux cultivés, avec un suivi régulier des responsables légaux. Contrairement à beaucoup de collégiens livrés à eux-mêmes, des parents qui ne répondent jamais aux convocations des chefs d’établissement, des lycéens démunis des conditions de travail minimales pour réussir au bac, cette frange d’élèves est vouée à l’échec.
A noter que cette année, 817700 candidats ont passé leur brevet. Un chiffre particulièrement élevé qui s’explique par une génération « 2000», née avec le millénaire et particulièrement nombreuse qui a atteint ses 15 ans , âge auquel on passe généralement le brevet des collèges . Certes , mais c’est l’avenir de Mayotte qui se joue avec les collégiens qui figurent encore et toujours parmi les derniers de la classe secondaire en France . Cela n’augure rien de bon et de très gros efforts restent à faire pour Mayotte qui lors de la rentrée prochaine , passera à l’échelle globale du département en Réseau d’ Éducation Prioritaire avec 8 zones placées en REP+. Ce coup de pouce sera –t-il suffisant pour inverser cette spirale de l’ échec ? Difficile de pronostiquer l’avenir .
Mohamed IBRAHIM MIHIDJAY