Le gouvernement a dépêché l’armée pour réprimer la manifestation des lycéens, contre la fermeture des cours en ce 3ème trimestre où les élè...
Le gouvernement a dépêché l’armée pour réprimer la manifestation des lycéens, contre la fermeture des cours en ce 3ème trimestre où les élèves doivent préparer et passer leurs examens.
Des élèves sont arrêtés. La population et la presse témoignent de manifestant tabassés et blessés.
C’est inacceptable. Espérons que les citoyens de ce pays, les organisations compétentes de la société civile et les partis politiques de toutes tendances dénonceront cette utilisation antirépublicaine de l’armée. La réaction de l'Association N'goshawo doit être soutenue. La justice doit s’autosaisir et les libérer. Les officiers de l’armée ont le devoir de rappeler à leurs supérieurs politiques, le respect de la loi.
Le gouvernement démontre encore une fois une nervosité incompréhensible qui confine à la peur, dans un pays où les frustrations de la population vont croissant, s’expriment quotidiennement, mais où, la population continue de faire preuve de civisme.
Le maintien de l’ordre appartient à la police et à la gendarmerie. Le gouvernement joue à la provocation en envoyant chaque fois l’armée à la confrontation contre la population. Il humilie la police et la gendarmerie – élément de l’armée spécialisé dans les tâches de police, en les traitant implicitement d’incapables.
Il use de la violence à répétition comme s’il voulait habituer la population aux affrontements. Il détruit le capital de crédit que l’armée a essayé de conquérir ces dernières années notamment en se baptisant Armée Nationale de Développement. Seules les sempiternelles réunions avec des pseudos-notables payés pour leur figuration servent de « dialogue ». Le gouvernement aurait pu prévenir les affrontements, tout en ouvrant le dialogue. Le Lycée Said Mohamed Cheikh est presqu’un cul-de-sac facile à surveiller et maîtriser.
Il faut oser dire que ces enfants qui manifestent, appartiennent aux couches les plus modestes de notre pays. Il est très peu probable que les membres du gouvernement aient des enfants, des neveux ou des petits enfants parmi ces élèves. Raison de plus pour protester afin que ces enfants ne soient pas sacrifiés, que les plus pauvres de ce pays ne perdent leur seul espoir de lendemains meilleurs. Notre silence à nous dont les descendants sont mieux lotis dans des écoles privées serait de la complicité.
Les élèves doivent être libérés immédiatement et l’armée rester dans les casernes.
Le gouvernement peut et doit trouver une solution pour la reprise des cours.
Said Mchangama
A titre personnel - Ancien élève du Lycée Said Mohamed Cheickh
La photo, date des protestations d'aout 2013 contre Comores Telecom