Depuis qu'ils ont installé la plus grande centrale photovoltaïque des îles Comores, les élèves du lycée Paul-Moreau sont revenus transf...
Depuis qu'ils ont installé la plus grande centrale photovoltaïque des îles Comores, les élèves du lycée Paul-Moreau sont revenus transformés. Avec l'aide des villageois, extrêmement accueillants, ils ont réussi à boucler en quatre jours un chantier prévu pour douze jours.
Ce ne sont plus les mêmes lycéens qu'avant. Avant leur séjour dans le village d'Ouzioini, en Grande Comore, les douze élèves de terminale bac pro et de CAP du lycée Paul-Moreau (Bras-Panon) répondaient timidement aux questions, presque gênés. Mais depuis qu'ils ont installé la plus grande centrale photovoltaïque des îles Comores (voir notre encadré) dans une école primaire du sud de l'île, en mars dernier, ils sont revenus littéralement transformés par cette expérience. Volubiles, ils expliquent : "Nous avons découvert une autre mentalité. Là-bas, les gens nous disent tous bonjour même quand ils nous rencontrent 20 fois par jour". Pendant les douze jours passés à Ouzioini, ils ont observé de près la vie quotidienne des Comoriens. Ceux-ci ont fourni des matelas à leurs invités réunionnais, alors qu'eux-mêmes dorment par terre. Plusieurs mamans, surnommées "chéri-chérie", leur préparaient d'excellents repas dans des conditions plus difficiles qu'à La Réunion : pas d'eau courante, pas de congélateur... "Elles se souciaient de nous, nous demandaient toujours si on mangeait bien" témoigne Abdoul M'Madi.
Ce ne sont plus les mêmes lycéens qu'avant. Avant leur séjour dans le village d'Ouzioini, en Grande Comore, les douze élèves de terminale bac pro et de CAP du lycée Paul-Moreau (Bras-Panon) répondaient timidement aux questions, presque gênés. Mais depuis qu'ils ont installé la plus grande centrale photovoltaïque des îles Comores (voir notre encadré) dans une école primaire du sud de l'île, en mars dernier, ils sont revenus littéralement transformés par cette expérience. Volubiles, ils expliquent : "Nous avons découvert une autre mentalité. Là-bas, les gens nous disent tous bonjour même quand ils nous rencontrent 20 fois par jour". Pendant les douze jours passés à Ouzioini, ils ont observé de près la vie quotidienne des Comoriens. Ceux-ci ont fourni des matelas à leurs invités réunionnais, alors qu'eux-mêmes dorment par terre. Plusieurs mamans, surnommées "chéri-chérie", leur préparaient d'excellents repas dans des conditions plus difficiles qu'à La Réunion : pas d'eau courante, pas de congélateur... "Elles se souciaient de nous, nous demandaient toujours si on mangeait bien" témoigne Abdoul M'Madi.
Surnommé "capitaine" par ses camarades, Abdoul, né à La Réunion de parents comoriens, a servi de traducteur pendant cette aventure. Car les douze élèves, aidés de leur quatre enseignants -Stéphane Marty, Benjamin Jala, Régis Fruteau et Yolande Le Merrer, ont bel et bien terminé leur projet.
Ce qui n'a pas été facile. D'abord parce que les deux conteneurs de matériel sont restés longuement bloqués en douane. "Nous avons dû attendre le mercredi 25 pour recevoir le premier conteneur", se souvient Abdoul. Au lieu des douze jours prévus pour réaliser le chantier, les élèves n'ont eu que... quatre jours pour installer la centrale sur la structure métallique qu'ils avaient préparée à Bras-Panon. Ludovic Jaurès raconte : "Nous nous donnions rendez-vous à la cantine à 6 heures du matin. Après le repas, nous travaillions jusqu'à 21 heures. Les "chéri-chérie" nous apportaient à manger sur place". Abdoul complète : "les villageois nous aidaient, ainsi que l'armée qui nous a amené un camion-atelier". Malgré ces conditions de travail acrobatiques, le chantier est terminé pour le jour de l'inauguration, le samedi suivant. Des professionnels n'auraient pas fait mieux !
Les lycéens ont en même temps assuré la formation de leurs camarades comoriens : "Nous avons formé des élèves de terminale scientifique en photovoltaïque" explique Laudry Velia. Dayana Barrege, seule fille du groupe, remarque : "Il y avait certains mots qu'ils ne comprenaient pas, c'était plus long pour communiquer". Tous les lycéens, âgés de 17 à 20 ans, gardent un souvenir magique de ce séjour, avec une grande reconnaissance pour l'accueil fraternel des quelque 3000 villageois. Pascal Cadet détaille : "Mon plus beau souvenir, c'est d'avoir vu un pêcheur sortir de l'eau une ligne avec plein de poissons et une grande murène. Nous l'avons mangée grillée avec des fruits à pain, sur la plage, c'était très bon". Jonathan Thiam Tam résume l'avis général de ses camarades : "Quand on revient ici, on voit la chance qu'on a à La Réunion d'avoir l'eau courante et l'électricité". Ludovic insiste : "on ne se plaint plus comme avant". Babou Achraf avoue : "J'ai pleuré quand nous sommes partis".
Véronique Hummel- clicanoo.re
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