Il y a 68 ans, le 29 mars 1947, des milliers de Malgaches s’étaient rebellés contre la France, puissance coloniale. La répression durera de...
Il y a 68 ans, le 29 mars 1947, des milliers de Malgaches s’étaient rebellés contre la France, puissance coloniale. La répression durera deux ans, avec un bilan qui va de 10 000 à 90 000 morts selon les études, soit l’une des guerres coloniales les plus meurtrières. Des commémorations, avec dépôt de gerbes, ont lieu chaque année. Ce dimanche, au son des trompettes, officiels et politiques ont rendu hommage aux victimes. Mais, malgré le début du processus de réconciliation nationale, chaque groupe politique a célébré l’événement de son côté.
Demander réparation à la France,
ou même l’ouverture des archives toujours gardées secrètes, n’est pas la
priorité, comme l’explique le président de la République, Hery
Rajaonarimampianina, en marge de la commémoration : « Je me
concentre sur la réconciliation nationale. Je pense que le plus
important, c'est au niveau interne d'abord, mobiliser tout le monde
autour du patriotisme malgache. »
Au même instant, à quelques kilomètres, l’opposition mène sa propre
célébration. Rien d’inhabituel commente Christine Razanamahasoa, chef de
file du Mapar, le parti d’Andry Rajoelina. Selon elle, rouvrir le
dossier de l’insurrection fait partie de la réconciliation nationale : «
Les vrais dessous de l'affaire doivent être débalés sur la table,
de manière à ce que tout le monde sache la vraie histoire de la lutte de
libération nationale. On va encore ressusciter les douleurs ou les
malheurs ou les plaies d'antan, mais c'est le cadre purement de
réconciliation de tout effacer, de se repentir. »
Mais avec le départ d’Andry Rajoelina et d'Albert Zafy du
processus de réconciliation, cela pourrait prendre encore beaucoup de
temps avant d’imaginer toutes les formations politiques unies pour une
telle commémoration nationale. Par RFI